Voici un petit essai qui m'est venu à l'esprit alors que mon esprit divaguait sur le BG de mes elfes noirs (plutôt de mon général en fait). Et plus j'y réfléchissait, plus les idées se bousculaient dans ma petite tête... Alors pourquoi pas les coucher sur papier et vous les proposer?
Place à la lecture! Les explications sont à la suite pour ne pas vous assomer tout de suite. **ennuie**
J'espère que vous vous amuserez autant pour le lire que moi pour l'écrire!
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Chapitre 1 : Le rituel
Douce odeur d’un savant mélange de plantes exotiques, l’encens circulant dans ses délicates narines lui titillait ses sens alertes. Sucrée, épicée, sure, … ces sensations venaient et partaient au rythme de sa respiration exagérée. Aucune senteur n’était délaissée. Toutes étaient machinalement décortiquées par son intellect déjà embrumé par les drogues. A la fois douloureux et agréables, les stimuli déclenchaient en elle une sensation de plaisir tel un frisson lui parcourant l’échine. Pas de doute, le prix exorbitant à débourser pour acquérir ce trésor odorant était amplement justifié.
-Maîtresse ! Nous avons agencé la salle du rituel selon votre bon vouloir. Si je puis me le permettre, nous n’attendons plus que vous pour débuter. »
Les mots emplis d’admiration, de crainte et de douleur lui emplirent les tympans dans une musicalité harmonieuse. Mais rapidement, les balbutiements de l’humain se perdaient dans le bruit ambiant : le martèlement régulier des tambours accompagnait le chant mélodieux de ses sœurs de sang reprenant des litanies envoutantes à la gloire des puissances obscures. Montantes et descendantes, leurs voix ne souffraient d’aucun désaccord tout en volant d’aigus à graves au rythme des percussions rudimentaire. Le tout pouvait être considéré par de oreilles humaines comme le son primaire du souffle lent et régulier d’une bête décadente. Mais pour elle, il s’agissait d’autant d’offrandes délectables à son maître tout puissant.
Ses paupières se levèrent alors d’un mouvement léger ; offrant tout entier son troisième sens au spectacle. Couleurs criardes et scène décadente surchargèrent immédiatement sa perception des choses pour son plus grand plaisir. Larges dalles de marbres rouges, amples tentures murales de soie bleue, meubles noirs de jais surlignés d’or chatoyant, … tout se rejoignait dans une belle harmonie apportée par la fumée rose de l’encens jeté directement dans les braseros finement ouvragés. Dans ce haut lieu de décadence abjecte, humains et elfes se côtoyaient pour la vénération de leur dieu et maître; tous unis par les drapés mêlant rose et bleu leur servant vêtements. Au milieu de la pièce, un grand autel couleur ébène et or trônait fièrement ; se plaisant à être l’attention de tous. Tout autour de lui, les fidèles s’étaient placés dans une harmonie esthétique : un premier cercle composé de ses sœurs dansant et chantant ; entourées par les humains ébahis les accompagnant de leurs instruments cérémoniels.
A ses pieds, l’humain l’ayant tirée de sa méditation se prosternait tel un animal soumis. Trop craintif de croiser les yeux de sa maîtresse et d’en subir les détestables conséquences, il semblait s'efforcer à ne pas lever la tête. Satisfait par ce dévouement, elle daigna poser le regard sur la forme grotesque de son serviteur dénué de toute grâce : sa peau hâlée et frissonnante était parsemée de gouttelettes de sueur; ses drapés aux couleurs chatoyantes colées à son corps par son propre rejet liquide. Passant une main délicate sur son siège, caressant son bois humide, elle put se rendre compte elle-même de la moiteur et de la chaleur ambiante. Les rideaux de soie étaient alourdis par le poids du liquide élémentaire alors que les corps ne semblaient pas s’en soucier, emportés tout entiers par leurs esprits en transe. Et la pièce, suintant de toute part, semblait vivre d’une énergie malsaine et apprécier tout autant le spectacle qui se déroulait en son sein.
Dérangeantes, agréables, douces, envoutantes, douloureuses, insupportables, délectables, entêtantes, délicieuses ou même divines, toutes ses sensations mélangées étaient reçues par les adeptes qui l’entouraient comme autant de dons de leur maître. Pour monnaie d'échange, les disciples offraient à leur divinité le spectacle décadent.
Elle, sortie de sa contemplation profonde, se décida à rejoindre la foule. D’un mouvement silencieux et emplit de grâce, trahissant sa nature, elle quitta son siège et, frôlant l’homme toujours les genoux au sol, rejoignit le centre du rassemblement impie et son autel. De tous les disciples de son entourage, aucuns des humains n’osaient croiser son regard alors que les femmes de sa propre race soutenaient sans aucune crainte leur maîtresse de leurs yeux de chats pénétrants couleur noir de jais.
L’une d’entre elles, le visage fin encadré de sa chevelure sombre, se présenta d’un pas assuré face à elle. Contrairement à l’humain, cette dernière n’éprouvait aucune peur… et elle ne pouvait lire dans les yeux de sa sœur du couvent qu’une certaine admiration.
-Le rituel est fin prêt ma sœur. Nous n’attendions plus que vous pour commencer l’invocation à la gloire de notre maître. »
-Bien… Nous allons pouvoir débuter dans ce cas. Le grand Slaneesh sera comblé par notre dévotion ; et il nous comblera à son tour par sa bénédiction ! »
Slaneesh… Sharnoor… peut importe comment il était nommé ; l’influence perverse du prince du chaos pouvait se ressentir à travers toutes les sociétés du monde. Dès qu’une civilisation arrivait à acquérir un certain sens de la culture et de l’esthétique, elle se mettait irrémédiablement en danger face à l’attrait du dieu du chaos. Gangrène silencieuse et discrète, son culte s’était déjà manifesté dans nombre de cas. Mais lorsque ce dernier était découvert par les institutions bienveillantes à l’intégrité de leurs sujets, il était bien entendu trop tard. Et malgré la purge qui s’ensuivait, il ne restait que des ruines fumantes et une civilisation marquée à jamais dans le meilleur des cas. Dans le pire, la tête coupée repoussait inlassablement, le culte tapi dans l’ombre et s’apprêtant à frapper à nouveau. Personne ne pouvait se dire à l’abri de l’influence bienfaitrice de son maître. Heureusement pour elle, les humains n’étaient pas vraiment doués pour la traque du chaos… Prêtres fanatiques et illuminés notoires étaient tout ce qu’ils avaient à lui opposer. Pour ceux qui avaient eu le malheur de la croiser, il n’y avait que deux possibilités : mourir de suite sous le coup de sa lame ou être charmé par des promesses susurrées à son oreille et reflétant un avenir meilleur au service du prince du chaos. Elle sentit un de ces rares sourires froids se dessiner sur son noble visage alors que son regard se portait sur un de ces malheureux participant à la cérémonie à sa manière : enchainé à l’un des murs et ajoutant ses propres cris au cœur des elfes noires sous les coups de fouet d’un tortionnaire particulièrement heureux. Le seul ennui pouvait venir de leurs cousins si soucieux de la protection des races inférieures. Mais après tout, Ulthuan était loin de ce lieu et ses agents se retrouvaient presque sans pouvoir ni moyens pour mettre à jour leur organisation.
« Apportez-moi les reliques démoniaques… le temps est venu de l’appeler parmi nous. »
Sa voix suave résonnait telle une incantation dans toute la pièce, laissant à peine transparaître l’excitation qui venait se rajouter au mélange détonnant des sensations ressenties. Sur ses ordres, deux humains, assez jeunes et vêtus pareillement aux autres disciples, entrèrent immédiatement dans le cercle des elfes noirs. Respectueux –où craintifs-, ils gardèrent leurs yeux baissés sur les objets qu’ils transportaient : deux urnes finement décorées et scellées de sceaux impies qu’ils déposèrent sur l’autel.
D’un geste, elle renvoya les deux serviteurs avant de s’intéresser aux objets insolites. De ses doigts, elle parcourut les moulures de ces œuvres d’art qui, s’ils n’étaient pas la prison d’une bête impensable, seraient du plus bel effet dans n’importe quelle collection de toute personne dotée d’un sens esthétique. Mais l’heure n’était pas à la contemplation ! Elle sentit son esprit la ramener immédiatement à l’ordre alors que, du touché, elle pouvait ressentir la soif du démon emprisonné. Soif de liberté qui se muerait bientôt en soif de destruction... une bien belle image qui la fit sourire de plus belle. Le moment était venu… elle le savait tout comme elle ressentait les pulsations psychiques de la bête toujours prisonnière mais déjà alerte par la cérémonie décadente. Une telle puissance…
Ses lèvres remuèrent alors machinalement, laissant échappées une incantation mélodieuse et mielleuse. D’une injonction froide, elle invita immédiatement ses sœurs à rejoindre sa complainte par leurs chants.
« Nous t’appelons parmi nous. Entends notre cri et réponds-nous par ta présence réconfortante. Aide-nous à satisfaire notre maître commun. Ensembles, nous porterons son nom en ces terres d’ombres et de désespoir. »
Le chant continuait à monter en puissance, accompagné par le martèlement toujours plus pressant des tambours de cérémonie. Le souffle de la bête décadente s’était mué en un hurlement sauvage. Entrainante, entêtante, envoutante, … cette ambiante avait pris le cœur et la raison des disciples qui, en transe, ne formaient qu’une et même entité à la gloire de la puissance obscure. Et, tel le roc affrontant les éléments sans siller, sa voix surmontait le tumulte de son ton froid et puissant.
« Je t’offre cette cité et ses âmes… puisses-tu donner à ces pauvres créatures la divine vision de notre maître ! »
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Vos impressions?
La petite expliation donc... et c'est là que j'ai besoin de vous!
En effet, je me suis acharné à tenter de plonger le lecteur dans l'atmosphère. Et pour ce, le principal outil fut l'utilisation d'une focalisation interne (mais avec un narrateur tout de même externe). Mais je n'ai vraiment pas l'habitude d'utiliser ce style... Et même si le texte demande à être paufiné, une question me saute à la gorge: me suis-je totalement planté? :(maul):
Une suite? C'est prévu mais cela dépendra du temps à ma disposition... Après ce premier chapitre d'introduction présentant les méchants, le second devrait poser le cadre et le troisième présenter le héros (ou plutôt anti-héros). D'ailleurs... qui pourra me dire dans quel cité se déroule l'action?