Personnelement, je n'aime pas mon propre texte. M'enfin, c'est néssécaire à faire avancer l'histoire.
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Armilla soupira une énième fois devant la stupidité d’Elnael. Si le jeune elfe était physiquement fort bien fait de sa personne, son esprit laissait fortement à désirer. La Demoiselle avait eu maintes fois l’occasion d’écouter ses nombreux amants déclamer des poèmes d’amour, et autant certains avaient le pouvoir d’embraser son coeur, d’autre était aussi lamentables que son père lorsqu’il montait à cheval. Elnael faisait incontestablement partie de la seconde catégorie.
_Tes yeux ressemblent à des fleurs de soleil tournées vers mon âme...
Le jeune noble lui prit les main et l’embrassa langoureusement sur les lèvres. Mieux valait cela qu’écouter à nouveau ce naïf balbutier ses vers. La princesse étreignit paresseusement son soupirant en lui rendant mollement son baiser.
Des pas lourd retentirent dans une allée proche. Elnael se retira précipitamment des bras de sa bien-aimée, jetant un regard angoissé vers le bosquet de fleur blanches situé derrière la fontaine. « Lâche, qui plus est... » songea Armilla en rajustant sa robe.
Thanear surgit un instant plus tard, entièrement revêtu de son armure de plaque d’acier aux motifs dragonesques passée sur ses robes immaculées. Le Dragon haussa un sourcil désapprobateur en apercevant les jeunes gens aux joues aussi rouges que les pommes des vergers des clans.
_Je viens chercher la Demoiselle Armilla pour sa leçon, déclara-t-il d’une voix grondante.
Elnael s’éclaircit la voix et, prenant une pose plus assurée, répliqua avec ce qu’il espérais probablement être tout le dédain d’un noble de haute naissance :
_La Demoiselle reste avec moi. J’était en train de lui déclamer quelques excellent...
Le Chevalier foudroya du regard le poète improvisé.
_Dites moi, jeune Elnael, seriez vous en train de me contredire ?
Armilla aurait bien fait remarquer que Thanear n’était pas beaucoup plus âgé que son amant, mais elle préféra garder le silence. Blanc comme un linge, le noble haut-elfe choisit sagement de battre en retraite en murmurant quelques inintellibles paroles.
Lorsque qu’Elnael fut définitivement parti, la demoiselle éclata de rire en prennant la main de Thanear.
Ce dernier retira précipitamment son gantelet de fer sans se départir de son air réprobateur. Malgré tout, Armilla distingua une lueur d’amusement dans les yeux gris du moine guerrier.
_Veuillez me suivre, ma demoiselle, ordonna-t-il avec une légère emphase sur ce dernier mot.
Puis il fit volte face en s’enfonçant dans une autre allé du jardin. Armilla soupira en prenant la suite d’un air las.
Thanear l’intriguait beaucoup. Elle le savait amoureux d’elle, comme la plupart des jeunes elfes des Vallées, mais contrairement aux autres, le Dragon ne n’avait jamais ne serais-ce qu’essayé de lui faire la cour. Elle-même avait déjà tenté de le séduire, mais à chaque fois que la princesse allait un peu trop loin, il se débrouillait pour couper court à la conversation.
De manière générale, elle trouvait les Chevaliers du Sang du Dragon très étranges. Ces guerriers austères et solitaires qui ne souriaient que rarement était l’un des plus important instrument de pouvoir de son père, qui avait su en disposer habilement pour asseoir son autorité sur les Vallées. Aujourd’hui, le Prince marchand Athyl Maindargent avait rallié à sa bannière les Clans d’Athel Huithan, les seigneurs des collines de l’ouest et les Princes de Tor Gaenl et des Thinhalen. A l’extérieur, il avait su jouer sur la position géographique ambiguë, en temps que Noble d’Yvresse déspositaire d’un territoire uniquement accessible par le Royaume magique de Saphery. Il avait tout fait, tout réussi. Et certains murmuraient que les guerriers de l’ordre y étaient pour quelque chose.
En vérité, les Dragons n’avaient jamais cessés d’oeuvrer au service d’Athyl.
Thanear l’amena dans un petit pavillon à ciel ouvert ou il avait l’habitude de lui donner ses « cours ». C’était son père, qui, un peu affolé du comportement volage de sa fille adorée, avait prit conseil de l’Ordre quant à la conduite à tenir. Les chevaliers avaient proposés de l’enfermer dans une cellule monastique afin qu’elle « prie et médite le saint nom d’Asuryan », mais Armilla s’y était évidement opposée. Finalement, en guise de compromis, elle avait accepté de s’entretenir une heure par jour avec un « directeur de conscience », un Chevalier destiné à lui enseigner leur philosophie de serment et de mort. Armilla aimait ces cours, mais d’avantage parce qu’elle aimait débattre que par véritable intérêt pour les doctrines austères des Dragons.
_De quoi allons nous parler aujourd’hui ? lança gaiement la jeune fille.
Thanear prit le temps de s’asseoir et de réciter une courte prière. Puis il redressa son heaume d’acier vers le visage de la princesse et la fixa de son regard de braise.
_Que savez-vous de notre Ordre, Armilla ?
La question étonna la Demoiselle des Vallées.
_Et bien… Il s’agit d’une confrérie guerrière, et religieuse par certains aspects. Ses membre passent leur temps à prier ou à s’entraîner au combat. Personne ne connaît vraiment leurs origines, si ce n’est que leurs armures et symboles répètent souvent le motif du dragon, signe de leur probable affiliation Calédorienne. Vos prières célèbrent le nom des dieux, mais aussi un certain « Artefact ». Quelques rares fois, le prêtre de Vaul nommé Yriellen vous rend visite, et vous le traitez avec le plus profond respect. Vous ne souriez que rarement, vous visages restent perpétuellement fermés. Et vos chants lors de la fête du printemps sont empreints de désespoir et de mort.
Le Dragon laissa échapper un petit rire.
_Nos chants, empreints de désespoir et de mort ? Et pourquoi, à votre avis ?
_J’imagine que vous regrettez quelques chose…
Thanear acquiesça doucement.
_Nous sommes le dernier tenant d’une ancienne confrérie fondée par Gaelan le Grand, à l’époque de la Déchirure.
Armilla eut un hoquet de surprise.
_La Déchirure ? Mais les Vallées n’existaient même pas à l’époque !
_Non, certes. Notre rôle était de protéger la dernière création du plus grand mage de tout les temps, juste avant qu’il ne disparaisse dans le vortex.
_Vous parlez de Caledor ?
_Oui. Nous avons conservés cet Artefact au cours des âges, le défendant de l’étreinte des ténèbres qui n’ont cessés de chercher à s’en emparer. Mais nous avons échoués.
_Echoués ?
Thanear opina doulouresement du chef.
_Il y a milles ans, l’Artefact est tombé aux mains des Durchiis. Des centaines de frères chevaliers sont tombés dans les neiges du nord pour le protéger, mais il n’ont pu éviter l’impensable. Depuis, nous portons le deuil.
La jeune fille était totalement abasourdie. Elle n’était même pas sûre que son père ait connaissance de ces informations.
_Mais pourquoi… Pourquoi me raconter tout cela… à moi ?
_Parce que l’heure de vaincre ou mourir est proche. Bientôt, nous devrons quitter le service de votre père pour poursuivre notre quête. J’espère que vous saurez calmer sa colère.
Le Dragon se releva. Manifestement, le cours s’arrêtait là, après à peine quelques phrases échangées. Il allait quitter la pièce lorsque Armilla l’arrêta.
_Mais… quel était cet Artefact ?
Thanear fit volte face et plongea son regard dans celui de la Demoiselle.
_Une Epée. L’Epée dragon de Caledor.