Enclaves Elfiques - Ulthuan vs Naggaroth
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Enclaves Elfiques - Ulthuan vs Naggaroth

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 [ForumEN][ENoirs][Récit] - Druchiis, l'Odyssée de Sang

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Forum Elfes-Noirs
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MessageSujet: [ForumEN][ENoirs][Récit] - Druchiis, l'Odyssée de Sang   [ForumEN][ENoirs][Récit] - Druchiis, l'Odyssée de Sang EmptyVen 31 Aoû 2012 - 14:16

Anonymous a écrit:
Il est toujours intéressant de se placer d'un point de vue extérieur à une société, pour voir comment "l'Autre" peut la comprendre. Le résultat la rend ainsi... plus exotique, plus profonde, plus exagérée, donc plus passionnante (tout du moins à mon sens !). Voyons ce que cela donne avec nos chers Druchiis.
Ce texte est le premier chapitre d'une petite nouvelle en cours d'écriture, Druchiis, l'Odyssée de Sang, par Augustus van Krieberg. Mijotée pour vous aux ptits oignons, vous m'en direz des... nouvelles. (ha ha ha).
Plus sérieusement, j'attend vos avis, tant sur le fond que sur la forme.
Bonne lecture, j'espère que vous apprécierez.

Arkhein, qui adore écrire des histoires sombres avec du noir.

Anonymous a écrit:
1ere Partie (remaniée le 14/03/09)


Le jeune Whilhelm poussa lentement la lourde porte de chêne. Aussitôt, l'odeur enivrante si caractéristique du vieux papier, du vieux cuir et du bois verni lui monta aux narines. S'avançant dans la vaste salle, il referma la porte. L'entrée n'était éclairée que par des lampes de sureté diffusant une faible lueur jaunâtre. Ailleurs, tout n'était que ténèbres. Aucune autre source de lumière n'était visible. On se serait cru dans une oubliette, alors que Whilhelm avait péniblement grimpé plusieurs centaines de marches d'un long escalier en colimaçon.

Décrochant une lampe, Whilhelm s'avança dans les profondeurs de l'endroit. L'ombre grandissait, tandis que la lampe peinait à percer les ténèbres. Il fit quelques pas de plus et la porte de chêne disparut alors de sa vision, engloutie par la nuit. La lampe levée, il n'était qu'un point faiblement lumineux dans le noir opaque."Il y a quelqu'un ?", appela-t'il d'une voix forte teintée d'angoisse. "Ohé ! Est-ce que quelqu'un m'entend ? ". Pas un seul son n'était audible. Sa voix et le bruit de ses pas mouraient rapidement, comme si l'air de l'endroit en aspirait le son. Le temps lui-même semblait s'être arrêté dans sa course infinie, plongeant le monde dans le noir.

Un son perça alors le silence. Un murmure à peine audible, porté par un vent improbable. Mais l'air était immobile, lourd, sec. Le son s'amplifiait. Whilhem voulu sortir, mais l'obscurité l'avait complètement désorienté. "Qui est là ?", hurla-t'il. Pendant un instant, le silence revint. Mais le murmure reprit, cette fois plus proche. Pire : il semblait avoir mué en une voix sourde et crachante comme le feulement d'un chat. Tétanisé, il vit apparaître une lueur et une silhouette qui s'avançait rapidement. Les traits flous d'un vieillard furibond et vociférant se dessinèrent. C'était bien l'apparition qui crachait de la sorte. Dans un hurlement de terreur, Whihelm tomba à la renverse.


_"Et bien, gamin, calme-toi par Sigmar ! On dirait que tu as vu un fantôme !". C'était une voix feutrée qui parlait, pourtant aussi sèche qu'un vieux parchemin.
_"Qui... êtes-vous ?", demanda Whilhelm qui reprenait ses esprits. Le vieillard le regarda avec circonspection.
_"Je suis Heinrich, conservateur de cette partie de la Bibliothèque. Tu ne croyais tout de même pas pouvoir t'aventurer par ici sans qu'il y ait quelqu'un ? Et d'abord, qui es-tu ? Que fais-tu ici presque sans lumière, à gueuler comme un dément à mon arrivée ? Tu ne sais pas que le son est complètement atténué par les protections arcaniques ?" Heinrich saisit aussitôt le désarroi du jeune homme et l'aida à se redresser en bougonnant.
_"Je m'appelle Whilhelm Nibenacht. Désolé... je commençais à paniquer dans le noir. Je voulais consulter des ouvrages de la Salle des Civilisations...". Pour toute réponse, Heinrich tourna une vis de sa propre lampe à fond vers la droite en répondant laconiquement : "Regarde".

La lampe de sureté produisit une flamme puissante qui dissipa les ténèbres. Une forme gigantesque apparu et se précisa : une étagère haute de plusieurs mètres en bois ouvragé, profonde et longue, comptant plusieurs dizaines d'étages sur lesquels étaient rangés des milliers d'ouvrages manuscrits datant d'époques différentes. Le reste de l'endroit lui apparu : c'était une immense salle rectangulaire agencée autour d'une place et d'un couloir central encombrés de pupitres de travail couverts de parchemins. Les murs de bois verni étaient tapissés de cartes de régions et de pays du monde entier, mais également d'alphabets étranges. Le plafond était en forme de coupole, que les plus hautes étagères touchaient presque. Des lourdes et luxueuses tentures pendaient, ornées des armoiries impériales et de celles de la bibliothèque. La salle était constituée du reste de plusieurs centaines de ces étagères géantes perpendiculaires au couloirs central, et formaient de petits couloirs adjacents. Ces couloirs était numérotés et un panonceau indiquait le domaine traité par les ouvrages qui y étaient rangés.

Tandis qu'il suivait Heinrich qui le conduisait à son bureau pour les formalités administratives, Whilhelm affichait un sourire béat. Il admirait l'endroit comme s'il s'agissait d'un paysage féerique. Son imagination et son excitation débordaient à la lecture des dizaines de panonceaux qui se succédaient : "Ancienne Nehekhara", "Civilisation du peuple nain", "Données sur les Sauvages des steppes orientales", "Données sur les Désolations Australes", "Expéditions en Khuresh et en Lustrie", "Histoire (et Cuisine) du Mootland", "Recueils sur le Pays de Cathay"...
Mais son cœur s'emballa et rata quelques battements quand ils passèrent devant l'écriteau "Civilisation du peuple elfique".

Il avait attendu si longtemps. Il avait travaillé si durement. Il avait fait joué toutes ses maigres relations pour se voir accéder à cet étage, le dernier de la Grande Bibliothèque d'Altdorf, consacré à l'Histoire des civilisations du monde. S'y trouvaient des manuscrits anciens, obscurs... ou interdits. Étudiant de son état, Whilhelm s'était pris de passion pour l'étude des Elfes. Il voulait savoir qui étaient ces "gens" depuis qu'un groupe de diplomates elfes s'étaient présentés à Altdorf, demandant une audience à l'Empereur. Il les avait trouvés beaux, fascinants, hypnotiques. Il lui étaient apparus grands, minces, les traits sans âge, les cheveux blonds, drapés dans de beaux atours de blanc, de bleu, d'or et d'argent. Leurs visages exprimaient à la fois la tristesse, l'austérité et l'amusement. Depuis ce jour, il brûlait d'envie de les rencontrer, de leur parler dans leur langue, de vivre parmi eux, ne serait-ce que quelques heures.

Malheureusement pour lui, les informations étaient minces et rares dans les couloirs autorisés de la Bibliothèque. De simples allusions dans les livres d'Histoire, les traités d'art, de stratégie militaire ou de diplomatie. De même, aucun ouvrage de langue elfique n'existait. Les seuls ouvrages sérieux pouvant exister à leur sujet se trouveraient dans les bibliothèques de Marienbourg, ou dans des étages réservés de la Grande Bibliothèque. N'ayant pas assez d'argent pour voyager jusqu'au grand port, il avait opté pour la proximité. De toutes ses recherches et rencontres précédentes, la plus sûre de toutes les pistes d'orientation qu'il avait dégagé se résumait paradoxalement à un simple nom d'auteur : Augustus van Krieberg.


Les ténèbres reprirent brutalement possession de la bibliothèque. Heinrich avait réduit l'intensité de la flamme de sa lampe, laissant l'éclairage suffisant pour avancer sans tomber. C'était pour éviter de mettre le feu au trésor de papier qui s'étalait devant eux. De même, une lumière trop vive desséchait les manuscrits les plus anciens, ce qui expliquait que cet étage de la Grande Bibliothèque soit complètement privé de fenêtres et baignait dans l'obscurité. Le plafond et les couloirs adjacents étaient de nouveau plongés dans l'ombre, et les étagères semblaient être des apparitions fantomatiques dont on ne distinguait aucune limite. Tiré de sa rêverie, Whilhelm força l'allure pour suivre le vieux conservateur qui allait à pas rapides malgré son âge.

Ils arrivèrent deux minutes plus tard sur la place centrale de la bibliothèque. La table de travail de Heinrich, plus vaste et fonctionnelle que les autres, s'y trouvait. Une pile de paperasses administratives jouxtait des manuscrits anciens nouvellement arrivés et en cours d'étude. Le vieil homme et Whilhelm s'installèrent. Ce dernier présenta au conservateur le message cacheté du sceau de l'Université d'Aldorf et de celui de la Grande Bibliothèque l'autorisant à mener ses recherches à cet étage réservé. Heinrich le lu attentivement : un simple étudiant ne pouvait venir dans cette salle qu'avec une raison bien précise. Il leva un œil interrogateur.

_" "Etude des Elfes" ? Sans plus de précisions ? Qu'est-ce qui t'intéresse exactement ? Cela risque d'être assez long si tu n'as pas de projet précis, mon garçon."
_"Disons... leur société, leur langue, leur histoire..." Il se tut, puis sourit, "En fait, tout m'intéresser chez eux. J'aimerais devenir spécialiste reconnu de la civilisation elfique, et j'ai tout le temps devant moi. Donc si je dois passer dix ans ici pour tout savoir des Elfes, je le ferais." Il fit à Heinrich un résumé de ses motivations et des ses études sur le sujet. Le conservateur l'écouta attentivement. Après le résumé de Whilhelm, le vieil homme réfléchit quelques instant avant de parler.

_"Tu es motivé, c'est bien, et c'est le fondement de tout projet de longue haleine. En effet, ce qui fascine le plus chez les Elfes, c'est le mystère qui s'en dégage. Mais ce que tu veux, c'est savoir qui sont les Elfes. Pas ce que les humains pensent ce qu'ils peuvent être. Et... ce que tu me racontes est en partie fondé sur des aprioris et des idées reçues. Inutile donc de t'embarquer dans les légendes." Whilhelm fronça les sourcils, attendant la suite. "Tes études n'englobent seulement qu'une partie de ce qu'il faut savoir des Elfes... ou plutôt, de ce que nous pouvons savoir d'Eux. Il te faut apprendre à démêler les superstitions humaines de la réalité. Pour cela, il te faut des références solides et sûres si tu veux étudier dans les livres, mais tu dois également voyager, aller au contact de gens qui peuvent sérieusement te parler des Elfes, en bien... ou en mal."

_"En bien ou en mal ? Mais comment des êtres aussi... aussi posés et gracieux, tels que je les ai vu, pourraient-ils faire le mal ? N'est-ce pas les Elfes qui nous ont apporté la magie ? N'est-ce pas eux qui nous ont épaulé durant les guerres contre le Chaos ? N'est-ce pas eux qui entretiennent des relations diplomatiques avec notre Empereur ?". Heinrich eu alors un rire feutré.
_"Tu vois mon garçon, tu pars déjà avec des idées préconçues. Pas forcément fausses. Mais pas toujours vraies dans... certains cas. Avant de pouvoir donner un avis sur quelque chose, accumule les connaissances sur le sujet. Apprends-toi ensuite à être objectif. Des études sérieuses peuvent prouver qu'un point de vue initial peut finalement être irrecevable." Le conservateur eut un sourire. "J'imagine que tes études t'ont mené vers des pistes de recherches à approfondir. As-tu des noms d'auteurs, de lieux, de faits de société ou d'évènements pouvant t'aider ?"
_"En effet, répondit le jeune étudiant avec fierté. Connaissez-vous un auteur du nom de... Augustus van Krieberg ?"


Le sourire complaisant de Heinrich s'effaça aussitôt.

Anonymous a écrit:
Voici la deuxième partie de ma petite histoire.

2eme Partie (remaniée le 15/03/09)

Devant le visage subitement dénué de toute expression de Heinrich, Whilhelm semblait voir l'accès à ses rêves se fermer d'un coup, par la faute d'une seule phrase.
_"Que savez-vous de van Krieberg ? lui demanda suspicieusement le vieil homme." L'étudiant décontenancé mit quelques instant avant répondre.
_"Je... j'ai appris son existence par un de mes professeurs, le même qui m'a signé l'autorisation d'étude. Il m'a dit être venu très souvent ici, et pour avoir lu nombre de livres sur les Elfes... il m'a conseillé van Krieberg pour... continuer dans cette voie." Heinrich parla d'une voix feutrée, lente mais dure.
_"Nous n'avons retrouvé de Van Krieberg qu'un seul et unique ouvrage, appartenant à une série indéfinie de tomes décrivant en profondeur le mode de vie et les mœurs de... certains Elfes. Nous touchons au but, il s'agit bien du type d'ouvrage à étudier en priorité. Il s'agit là d'un exemple pur et simple de ce que disait il y a quelques instants : la division de toute chose en bien et en mal." Le conservateur laissa planer un silence. Whilhem ne savait si c'était pour attirer son attention ou pour préparer une chute spectaculaire. Sa curiosité était en effet piquée au vif, et il ne put s'empêcher de continuer.
_"Van Krieberg traite donc du mauvais côté des Elfes dans son œuvre, si je comprend bien." Le vieillard retrouva un sourire. Mais un sourire cruel, pincé. Il parla en détachant chaque syllabe, lentement, comme s'il voulait inscrire ses paroles dans l'esprit de Whilhelm.
_"Non. Pas du "mauvais côté des Elfes". Tout simplement des "mauvais Elfes". De très mauvais Elfes...

L'incompréhension grandissait dans l'esprit de Whilhelm. Il semblait voir défiler et s'envoler devant lui ses idéaux elfiques de bonté, de droiture, d'austérité, de joie sereine. Le simple fait de savoir qu'il existait des Elfes reniant de tels principes lui semblait écœurant. Heinrich marqua une courte pause, et retrouva un ton plus mesuré.
_"Tout ce que nous savons pour l'instant de ces Elfes se trouve dans l'allée que tu as croisée. Je ne suis guère un spécialiste de la gent elfique, mais en tant que conservateur de cette salle, je me dois d'avoir un avis et une connaissance dans tous les domaines de cette salle. Ce que tu sais, c'est que les Hauts-Elfes que tu idéalises tant, ou "Asurs" en eltharin, habitent l'île d'Ulthuan. C'est seulement une des nombreuses facettes du genre elfique, et de loin la plus connue des humains, car ils entretiennent des échanges avec nous. Une alliance existe même entre l'Empire et Ulthuan. Et tout cela, j'imagine que tu le savais déjà ?" Whilhelm répondit par l'affirmative en hochant la tête, et Heinrich poursuivit.
_"Mais le problème est que les Elfes en général sont tellement mystérieux qu'ils resteront à jamais une énigme pour nous autres humains. Ils réussissent toujours à échapper à notre connaissance et peut-être ne réussirons-nous jamais à nous rendre compte de l'étendue de leur genre. Savais-tu que les Bretonniens disent les profondeurs de la grande forêt d'Athel Loren hantées par un autre genre d'elfe ? Les Ducs partant en campagne contre les peaux-vertes ou les aberrations du Chaos font d'état d'ombres et de silhouettes mystérieuses rôdant dans les bois que traversent leurs osts. De rares et fortuites rencontres entre des chevaliers bretonniens et ces elfes des bois témoignent bien de leur existance. Ces êtres sont les alliés tacites du Roi Louen en temps de guerre contre un ennemi commun. Autrement, les mêmes Ducs affirment que tout individu s'étant aventuré dans la Forêt hantée n'est jamais ressorti.

Heinrich fit de nouveau une pause, attendant une réaction de l'étudiant, qui ne tarda pas. Whilhelm restait méfiant, quoique surpris.
_"Il existe donc d'autres Elfes... ce sont donc eux ces "mauvais elfes ?"
_"Non. Ceux-ci ne semblent ni bons ni mauvais. Juste extrêmement mystérieux et jaloux de leur territoire. On n'en sait rien de plus. Les "mauvais elfes" sont tout aussi mystérieux, mais ils ne se contentent pas d'échapper à notre compréhension. Ils s'intéressent à nous, humains, et à toutes les races qu'ils croisent, en se servant de nous comme jouets, serviteurs... et parfois garniture pour leurs repas."

Heinrich portait l'estocade finale à l'idéalisme de Whilhelm, dont la curiosité était portée à son comble devant les révélations d'un tel érudit. Cette entrave aux principes elfiques portait un nom. Inconsciemment, le vieil homme parla de nouveau lentement, d'un air sombre.
_"Mon garçon, sais-tu ce qu'est un "Druchii" ?
_"Non, qu'est-ce donc ? C'est un mot eltharin, j'imagine ?
_"C'est un mot de druhir, une autre langue elfique. "Druchii" désigne ceux qui parlent cette langue incompréhensible pour nous ; ce sont eux les "mauvais elfes". Les Hauts-Elfes traduisent ce terme par "les Impitoyables". C'est l'un des seuls mots de druhir dont nous connaissons le sens approximatif. Les Druchiis vouent une haine sans borne à tout être vivant, particulièrement à leurs cousins d'Ulthuan. Ils ont pour royaume une terre de glace et de sombres forêts au Nord du Nouveau Monde."
Heinrich arrêta son récit pour fouiller dans la masse de documents d'un tiroir de son bureau. Il en tira une mappemonde relativement récente qu'il déplia face à l'étudiant. De nombreux territoires, bien que nommés, demeuraient tout ou partie blancs : les "Terres-du-Sud", Cathay... et une vaste étendue au nord-Ouest d'Ulthuan désigné par un nom écrit en lettres noires, sèches et sans fioritures : "Naggaroth". Pointant du doigt cette étendue blanche, Heinrich reprit la parole.
_"Là, se trouve le royaume des Druchiis, Naggaroth, la "Terre du Grand Froid", gouverné par un roi maléfique et cruel, prétendument immortel. Depuis son royaume, ce roi lance des expéditions maritimes vers les côtes du monde entier. Ses sujets brûlent, pillent et massacrent des villes entières, emportant butin et esclaves de toutes les races."

Whilhelm restait sans voix. Plus que le dépit, c'est le doute et l'incompréhension qui se lisaient sur son visage.
_"Mais... comment une telle chose a-t'elle échappé à mes recherches ? Pourquoi n'ai-je rien trouvé à leur sujet ?
_"Ils sont pourtant le cauchemar des populations côtières, qui ne les connaissent que trop bien, et les Hauts-Elfes mettent souvent en garde les autorités des villes portuaires dans lesquelles ils commercent contre leurs cruels cousins. Mais ces Elfes, noirs de cœur et d'âme, sont peu étudiés au sein des universités impériales, par manque de témoignages valables et d'intérêt. Peu de monde en effet prête attention aux visions aberrantes de mystérieux "Châteaux des mers" par les marins superstitieux. De même que les témoignages des rares survivants rendus fous par le massacre de leurs villages ont peu de crédit pour la plupart des gens. Ces Elfes cruels ne représentent qu'une menace secondaire dans le Vieux Monde, ne s'aventurant jamais dans les terres, ou très rarement.
_" Mais d'où vous vient alors la connaissance de leur royaume ? De leur souverain maléfique ?
_"Les témoignages viennent encore des Elfes d'Ulthuan, mais il s'agit d'une vue externe à la société druchiie. Donc sujet à caution pour certains d'entre-nous, en plus de la provenance elfique des renseignements... De plus, aucune exploration maritime humaine, norses pour la plupart, n'est revenu en affirmant ces dires. Enfin, sur la quantité phénoménale d'esclaves que ces êtres ont capturé année après année, personne ne peut douter qu'il y ait eu des évasions. Mais si tant est qu'il y ait eu des évasions, aucun témoignage d'esclave ne nous est parvenu...


Heinrich s'arrêta de nouveau. Il semblait hésiter.
_"... sauf un." Les yeux Whihelm pétillèrent d'excitation.
_"Augustus van Krieberg..." dit-t'il dans un murmure.
_"Voilà pourquoi je suis surpris que tu connaisses ce nom alors que tu n'en es qu'à tes débuts. Vouloir acquérir une parfaite connaissance de l'histoire et des mœurs communs à tous les Elfes est un noble projet, mais difficile, car les données sont très incomplètes. Or, comprendre un tel auteur demande une connaissance solide des mœurs elfiques connues. Je ne te le déconseille pas. Mais il correspond à un niveau d'étude bien supérieur au tien.
_"Je prends note de vos conseils. Mais j'aimerais en savoir plus sur van Krieberg... par simple curiosité."
Le vieil homme fixa Whihelm de ses yeux gris et perçants. Son visage de plus en plus tendu reflétait une lutte interne qui le tiraillait. Il hésitait de nouveau pendant plusieurs secondes.
_"Suis-moi", dit-t'il simplement en se levant.

Slayne a écrit:
Et bien ma foi. Allons y de nos commentaires (oui je suis un peu schizophrène...)

On comprend pas bien pourquoi la pièce est noir. Il s'agit d'un sous-sol ? Il fait nuit ?

Citation :
Whilhelm - Heinrich
C'est vraiment des noms trop communs...

Citation :
"Fondations de l'Empire et de la Bretonnie", "Civilisation Nehekharienne", "Civilisation du peuple nain", "Pays de Cathay"
Que des civilisations que l'on connais. Invente en deux_trois pour broder ^^

Citation :
Asurs que tu idéalises tant habitent l'île d'Ulthuan, de même que les Asrais
Je trouve ça quelque peu étrange que le bibliothécaire utilise ces termes. A la rigueur le terme Asur peut être connu (les hauts elfes doivent se nommer comme ça devant les impériaux) mais asrai... Les sylvains ne partagent leur culture avec personne, pas même avec les asurs, et ceux sont eux même qui s'appellent ainsi, personne à part eux ne les appels comme ça.
Tout comme druchii, les asurs ont tellement de mépris envers eux que je les imagine mal les nommés devant des humains.
Enfin, c'est un détail, mais tu pourrai leur donnée une appelation 'humaine' (après tout tzzentch possède un nom différent chez chaque peuple, les elfes de même je pense).

Citation :
Etudier une des trois branches de la civilisation elfique
"Etudier une des trois branches connues"
Nous autres joueurs de warhammer savons qu'il n'existe que trois peuples Elfiques, mais pour les humains ce doit être un mystère. Ils ignorent totalement si seulement trois peuples elfiques existent (et c'est pas des voyageurs asurs qui tout dire à de simples humains).

Voila, c'est ce qui m'a le plus retenu.

Sinon y a pas à tortiller, c'est très bien. Agréable à lire, bien écrit, de bonne descriptions...
Et le fait d'avoir un point de vue extérieur est une bonne idée, bien jouée.



Wiheim va faire son maso, il va vouloir aller à Naggaroth je paris...

Anonymous a écrit:
Un grand merci pour avoir répondu !
J'attendais des impressions de lecteur pour rédiger la suite. A quoi sert de continuer, si ce n'est pour s'enfoncer, si tel ou tel aspect pèche ?
Je vais donc tenir compte de tes impressions et conseils, qui sont à la fois utiles et bienvenus, et modifier mes textes en conséquence. Je m'y attèlerais en temps voulu.
Merci encore et bonne plume de ton côté !

Tu en es sûr ? hehehehehehe

Anonymous a écrit:
3e Partie

Le conservateur ouvrait la marche, lampe en main, dissipant les ténèbres sur leur passage, marchant lentement. Tout en guidant Whilhelm vers l'allée tant désirée, il lui raconta ce qu'il savait de Augustus van Krieberg.

_"Les archives de Marienbourg font état de sa naissance en l'an de grâce 1817 CI. Il fut un élève brillant à l'Université de la ville, ayant un véritable don avec les langues, apprenant en quelques années la plupart des dialectes humains du Vieux monde. Après ses études, il servit comme émissaire entre les trois prétendants au trône impérial, puis comme traducteur auprès d'un marchand tiléen itinérant. Ses voyages le conduisirent jusqu'en pays d'Inja. Il avait alors environ trente ans. Il fut sans doute le premier Impérial à avoir visité cette contrée encore très mal connue, le premier à avoir vu les sublimes palais de marbre des "Maharadjas". Mais les témoignages tiléens et indigènes s'arrêtent au moment où il faisait étape avec sa caravane dans un grand port fluvial."

Heinrich se tut, attisant davantage la curiosité brûlante de Whilhelm.
_"Mais que sait-on de sa vie, s'il a disparu ?"
_"C'est à ce moment qu'il fut probablement capturé avec tant d'autres lors d'un raid des Elfes noirs. On perd en effet sa trace à partir ce moment. Mais Augustus van Krieberg reparu mystérieusement soixante-quatre ans plus tard, sur une plage quelque part sur les rivages du Royaume de Tiranoc, en Ulthuan. Recueilli et soigné par les Hauts-Elfes, il délira tout de même pendant deux longues années, évoquant dans sa folie des scènes de tortures et de massacres abominables. Revenu à lui-même, il entama l'écriture de ses mémoires. Comme je l'ai déjà dit, il n'en subsiste qu'un seul volume, que nous conservons précieusement ici."

_"Mais... comment est-t'il arrivée sur cette plage ?" Heinrich fronça alors légèrement les sourcils.
_"Difficile à dire. Il est vraisemblablement passé par dessus bord alors qu'il était sur un vaisseau druchii. Peut-être s'est-t'il échappé ou a-t'il voulu se suicider, ou bien ses maîtres se sont débarrassés de lui en raison de son grand âge. Nous ne le saurons jamais. Mais il a trouvé la force de nager jusqu'à la côte. De plus, van Krieberg n'a pu repartir d'Ulthuan pour revoir son pays. C'est la seule loi des Asurs connue des humains : "celui qui voit la blanche Ulthuan ne peut en repartir". Toujours est-t'il que ses protecteurs le traitèrent avec respect. Il est donc resté là-bas, à rédiger ses mémoires pendant les quelques années qui lui restait à vivre. "

_"Et pourquoi ne reste-t'il presque rien de ses écrits ?"
_"Il avait obtenu de ses protecteurs que ses écrits soient envoyés à sa famille en échange d'un droit de regard. Ce que lirent les Asurs ne leur apprit cependant pas d'avantage qu'ils ne savaient déjà et van Krieberg restait discret sur leur compte. Il mourut à l'âge de 103 ans, en 1920 CI et ses écrits colossaux furent envoyés par navire à Marienbourg. Mais le destin voulu que ce navire soit attaqué par un pirate druchii isolé au large de la Bretonnie. Les lourds gardes-côte ne purent intervenir à temps et ne recueillirent que deux survivants en piteux état. L'Elfe chargé de la surveillance de l'œuvre était l'un d'eux. Avant de mourir d'épuisement quelque jours plus tard, il consigna sur un parchemin l'ensemble de la situation. Le seul tome restant, accompagné de la note de l'Elfe et d'un millier de pages éparses sauvées des eaux, échu ainsi à la Grande Bibliothèque, la famille van Krieberg ayant probablement disparu. Par respect pour le vieux rescapé, les Hauts-Elfes ne firent pas de copie de ses mémoires, œuvre personnelle. Ce qui fait que la majeure partie de ses formidables mémoires est donc perdue à jamais dans les limbes de l'Histoire et les ténèbres des abysses."


Un silence presque religieux s'installa. Whilhelm songeait à cette vie mystérieuse, passée avec des Elfes d'une nature cruelle. Il songeait à l'Elfe qui avait regardé avec horreur des milliers de pages manuscrites flotter sur la surface de l'océan avant de s'enfoncer dans l'eau noire. Voir toute une vie retranscrite se noyer de la sorte était une pensée terrifiante et il la chassa de son esprit. Une formidable mine de connaissance sur la société des Elfes noirs s'était éteinte avec le naufrage de ce navire. Mais c'était il y a près de mille ans... Peut-être qu'aujourd'hui la tombe de Augustus van Krieberg en Tiranoc est réduite en poussière par les aléas du temps et des invasions, et ses os dispersés aux quatre vents. Et pourtant un de ses livres avait survécu...
Les allées et les rayonnages se succédaient lentement, apparaissant et disparaissant grâce au passage de Heinrich et de sa lampe. L'endroit semblait déjà plus familier à Whilhelm, bien que l'obscurité permanente soit une source d'effroi.

Une question jaillit soudain des lèvres de Whilhelm.
_"Mais comment un homme ait survécu pendant tant d'années en tant qu'esclave ?"
_"Tu le sauras bien assez tôt. Nous y sommes."

Le couloir tant attendu apparu enfin. Le jeune homme affichait un large sourire. Il dépassa le conservateur et pénétra d'un pas triomphal dans l'allée "Civilisation du peuple elfique". Sa joie sauvage était presque palpable. Il reconnu plusieurs livres originaux dont il avait lu les copies. Il passa en revue les trente mètres de l'allée entière d'un pas rapide, l'œil avide de parcourir les centaines de milliers de pages entreposées ici. Heinrich l'attendait, immobile à l'entrée de l'allée.
_"Approche-toi, que je te présente le fonctionnement des allées." Il montra successivement chaque élément qu'il nommait. "Chaque allée dispose deux rayonnages, de quatre tables de travail et de quatre escabeaux mobiles. Pour une longue période d'étude, tu as une lampe de sûreté, un réservoir d'huile, un briquet, un encrier, une plume, des biscuits de longue conservation et une outre de bière par table. Ne t'inquiète pas, c'est l'Empereur qui nous fournit tout cela, que Sigmar le bénisse. Un plan de la salle et un index se trouvent tout au bout de l'allée. Le parchemin n'est pas donné, j'espère que tu en as."
_"Oui, c'est parfait !" Whilhelm était enchanté et un peu amusé.
_"Bien. Désolé mon garçon, tu vas devoir te débrouiller pour trouver ce livre. J'ai déjà pris un grand retard dans mon travail pour t'avoir épaulé. Bonne recherche !" Il tournait déjà les talons en direction de son bureau.
_"Attendez ! "Quel est le titre du livre ?" Heinrich s'arrêta et tourna la tête vers l'étudiant. Son visage qui semblait s'être un peu détendu pendant le trajet jusqu'à l'allée était de nouveau crispé.
_"N'ayant aucun titre particulier à l'origine, le tome restant et les documents joints ont été baptisés par les conservateurs de l'époque Druchiis, l'Odyssée de Sang, par Augustus van Krieberg. Je t'ai prévenu, ce livre n'est pas le meilleur pour commencer une telle étude." Whilhelm commençait à s'agacer de ces mises en garde.
_"N'ayez crainte, je n'ai plus quinze ans ! C'est le seul auteur qu'on m'a recommandé, et je veux savoir ce qu'il en retourne !"
_"J'espère que tu sais ce que tu fais. A plus tard, tu sais où me trouver." Le vieil homme soucieux s'en alla, peu à peu avalé par l'ombre.


Enfin seul, éclairé par une lampe de sûreté, Whilhelm jubilait. Il était entouré d'ouvrages plusieurs fois centenaires, dont les pages n'étaient lues que par les grands de ce monde. Les mêmes pages qui selon lui allaient révéler la connaissance d'une société qu'il admirait depuis des années. Dans son esprit, il était à cet instant à la même place qu'un nain entouré d'une tonne d'or et de trois cent litres de bière vieillie en fût.
Mais l'histoire d'Augustus van Krieberg et les paroles du vieux conservateur lui revinrent en mémoire. Son sourire et sa joie s'effacèrent pour faire place à une détermination féroce. "Trouvons ce livre." se dit-t'il. Joignant le geste à la parole, il entreprit de feuilleter l'Index de l'allée.
L'énorme volume reposait sur un solide pupitre de bois. Mais ce simple index était en fait à lui seul une petite encyclopédie. Il était rempli d'annotations en tout genre, en bas de page ou dans les marges, présentant les auteurs, résumant parfois des ouvrages, indiquant un changement de classification. Plusieurs dizaines de mains, peut-être des centaines, avaient écrit ces notes. Arrivant à la lettre "V", il trouva rapidement :
"van Krieberg, Augustus : Druchiis, l'Odyssée de Sang, par Augustus van Krieberg : Lettre "V" Etage 8 Colonne 357".

Mais le plus étrange était l'inévitable annotation : une rune noire et acérée, inscrite devant le nom. Seule. Tous les noms répertoriés avaient droit à une ou plusieurs courtes phrases écrites en petits caractères, dont certaines débordaient sur les lignes voisines. A l'exception de la rune, la courte ligne dédiée à l'auteur en question semblait être évitée par les auteurs des notes. Cela troubla quelque peu Whihelm, qui ne connaissait encore rien à la science runique. Il préféra mémoriser les références et chercher l'ouvrage.

L'allée qu'il avait parcouru à grands pas quelques minutes plus tôt lui était apparue comme une joyeuse petite épicerie où l'on prenait ce qu'on voulait. Elle semblait s'allonger, s'assombrir et se complexifier à chaque minute. Poussant un soupir en regardant l'immensité du couloir vaguement éclairé, Whihelm commença la recherche du livre.
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[ForumEN][ENoirs][Récit] - Druchiis, l'Odyssée de Sang
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