Enclaves Elfiques - Ulthuan vs Naggaroth
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Enclaves Elfiques - Ulthuan vs Naggaroth

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 [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »

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Elros
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Elros
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MessageSujet: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyJeu 4 Avr 2013 - 12:21

Ici seront UNIQUEMENT postés les récits du concours, aucun commentaire ne sera posté ici, un sujet [discussion] étant déjà créé, vous avez jusqu'à la fête du travail pour finir votre récit (1er mai pour ceux qui ne connaisse pas cette fête *siffle* )

A vos claviers ! *big*
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Grakh'Dir
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyDim 28 Avr 2013 - 12:52

Bon eh bien je serai le premier à poster... *sh*

***


Pourquoi ici ? Pourquoi étaient-ils venus jusque dans ce petit village reculé, pauvre et sans intérêt? Qu’est ce qui avait bien pu le pousser jusqu’ici ? Pas lui, au moins ?
En fait, se poser toutes ces questions ne servait plus à rien. Pour lui tout allait se jouer cette nuit, ici. Soit il arriverait à fuir, soit il serait abattu par les impitoyables Druchiis qui avaient débarqué quelques jours auparavant.
Le port n’était pas gardé, la tempête devant dissuader n’importe quel vaisseau –ennemi ou non- de s’approcher à moins d’une lieue de la côte. Bien sur, il savait que c’était une sorcière du couvent noir qui avaient provoqué l’ouragan, qui d’autre aurait pu ?
Il rageait de ne pas y avoir pensé, alors qu’il connaissait presque toutes les ruses des elfes noirs…
Car il en était un aussi. Mais, aux yeux de son espèce, c’était un sous-elfe, un déserteur lâche et pleurnichard. Pourchassé pendant des jours voire des semaines par les Corsaires pour « infidélité au Roi Sorcier », il avait finalement trouvé refuge dans cette petite ville de la côte Ulthuanienne.

Il revint à l’instant présent. Rester vigilant, en permanence. Il connaissait bien la fourberie de ses pairs, et elle ne pardonne pas à qui s’égare dans ses pensées.
Il arrivait au niveau des bicoques de pêcheurs, qui semblaient si accueillantes en temps de paix, et qui cette nuit paraissaient la pire des menaces.
Les portes avaient été partiellement arrachées de leurs gonds et pendaient là, témoins à jamais muets de l’invasion. Il progressait à présent au beau milieu des cabanons d’où s’échappait cette si familière odeur de poisson, qui se mêlait à l’odeur âcre du sang ruisselant sur les murs.
Son regard fut soudain happé par une ouverture. Elle ne différait en rien des autres, donnant sur un abîme de noirceur. Son esprit se faisait engloutir, dévorer par l’angoisse alors qu’il revoyait les figures hurlantes des villageois torturés.
Malgré le froid qui lui glaçait les entrailles, il sentit une goutte de sueur perler sur son front, et descendre lentement, doucement, le long de sa joue. Cela lui rappela quand il servait pour le Roi Sorcier : ce qu’il aimait le plus, c’était l’expression de terreur infinie qu’il lisait sur les visages de ceux qu’il s’apprêtait à scalper. Il revoyait son couteau glisser presque tendrement le long des joues de ses victimes, dessinant le contour de leur visage, avant de s’enfoncer avec une lenteur insupportable dans leur chair.
Ces souvenirs le firent frissonner. Non de dégoût, car il ne regrettait en rien ses actes, mais d’horreur à l’idée qu’on puisse lui faire la même chose. Il gémit faiblement, et arracha son regard du gouffre noir devant lui.
Haletant, tremblotant, il poursuivit sa route. Peut-être n’était-il, finalement, qu’un pleurnichard qui n’avait pas sa place dans une armée. A peine cette pensée émergea-t-elle que sa fureur se réveilla, celle-là même qui l’avait poussé à sortir des rangs et à s’enfuir à travers les plaines verdoyantes d’Ulthuan.
Mais où étaient aujourd’hui cette vie, ce réconfort qu’il avait tant cherchés ? Il ne voyait autour de lui que des cendres, du sang et des corps démembrés…
Il entendit des éclats de voix. Les Druchiis ne se méfiaient plus de rien, maintenant qu’ils savaient la terre conquise et leurs cales pleines d’esclaves. Ils avaient vidé la ville de ses habitants, les avaient enchaînés les uns aux autres, et les avaient poussés dans la boue, sur les corps des gens qu’ils aimaient.
Il se mordit la lèvre. Bien sûr qu’il ne pourrait pas les venger, tout ce qu’il pouvait tenter était de sauver sa peau, mais il se savait incapable de vivre tranquillement avec ces images dans la tête. Elles le hanteraient jusqu’au dernier jour de sa longue vie d’elfe.

Prenant une grande inspiration, son poignard à la main, il se glissa entre les chaumières. Les voix se rapprochaient inexorablement ainsi que, peut-être, sa mort.
Les deux corsaires qui discutaient furent pris de court, ayant tout juste le temps de dégainer avant de s’écrouler, leur sang se mêlant à celui des habitants qui ornait les murs. Il était dégoûté. De son acte, de ce qui l’entourait, des Druchiis… Plus rien n’avait de sens. Il fut interrompu dans cette sombre méditation par un des Corsaires, qu’il avait cru mort et qui venait de s’agripper en hurlant à sa cheville. Cette pourriture allait alerter les autres !
Le déserteur lui saisit le visage et tourna d’un coup sec. Après l’écoeurant fracas des os qui se rompent, ce fut le silence. Complet.

C’est alors qu’il comprit. Il n’avait aucune chance de s’en sortir, maintenant que l’équipage de l’Arche Noire le cherchait. Il s’assit, sentant ses paupières le brûler.
Etait-ce comme ça qu’il devait finir, était-ce comme ça que c’était écrit ? Pleurnichard, même au moment de sa mort, exécuté par ses anciens frères d’armes ? Non ! Il ne pouvait en être ainsi !

Le voilà qui revêtait l’armure du Corsaire à ses pieds, nouant la dernière boucle du casque au moment même où les Druchiis l’encerclaient. Avait-il crié ? Non, bien sûr. Pour qui le prenaient-ils ? Il était juste venu, attiré par les cris du mourant qui était par terre. Fausse alerte, donc ? Manifestement.
Pendant toute la durée de cet échange, il sentait son cœur battre la chamade. Il l’entendait presque résonner, cognant à intervalles irréguliers contre « son » armure.
Tout le monde retourne à sa mission !
Mais quelle était la sienne ? Aucune idée. Il se dirigea, les jambes molles, vers l’endroit où il avait abattu les corsaires.
Eh, toi ! Pourquoi tu pars là-bas ? C’est pas ton secteur… Retourne au bateau !
A part ses tremblements incontrôlables et les visions d’horreur qu’il eut à supporter, tout allait bien. Puis il fit l’erreur de croiser le regard d’un de ses amis…
Dalguir ! Dalguir ! C’est à cause de toi, tout ça ? C’est toi qui les a amenés jusqu’ici, pourquoi seraient-ils venus sinon ?

Le pauvre ne se rendait pas compte de ce qu’il disait. Dalguir était muet, lourd. Il aurait voulu courir, mais ses jambes ne bougeaient pas… On aurait dit du roc…
Alors il décida qu’au moins, il mourrait la tête haute. Évidemment que les Druchiis avaient compris, ce n’étaient pas des elfes pour rien.
Il retira le casque qui cachait son identité, révélant à tous son imposture.

Quand sa tête roula sur le sol, chacun put voir que ses yeux étaient bien secs.
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Elros
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMar 30 Avr 2013 - 23:50

Dans le grand océan, entre Ulthuan et le vieux monde, une île aux montagnes immenses trône fièrement au milieu de tourbillons marins isolant l'île du reste du monde.

L'île aussi sauvage qu'au début du monde est l'antre de monstre plus gros les uns que les autres, la taille de l’île et des montagnes aussi bien que son isolement et la source de magie qui stagne au dessus de l'île a provoqué des mutations étranges à ses habitants au cours des millénaires.

Cette île aussi sauvage qu'elle soit, fut toutefois salvatrice pour un contingent d'elfe perdu en mer, par un miracle des plus impressionnants, ils furent propulsés à travers les tourbillons sans mal. Ils arrivèrent sur les côtes à moitié mort, mais au moins eurent ils la chance de survivre à l'océan et aux monstres qui le peuplent.

Ces elfes chanceux étaient les survivants d'une attaque d'elfes noirs sur un navire qui rentrait à Ulthuan avec à son bord les derniers elfes quittant le vieux monde. Sur le navire était un héros de guerre et son fils, jeune elfe à cet époque, Elros. Ce dernier fut l'un des survivants avec 5 autres elfes guerriers ayant servi aux cotés de son père.

Elros bien que jeune à l'époque fut nommé chef des survivants par défaut à cause de la réputation de son père et surtout que sa jeunesse et sa fougue serait sûrement leur meilleur atout pour survivre en plein milieu de cet océan sur une île aux créatures terrifiantes.

Et ce fut la meilleure idée qu'ils eurent en arrivant sur l'île, Elros remplit sa mission avec brio, il permit la survie des elfes au moyen de techniques folles et totalement improbables pour l'esprit des elfes plus ancien. Allant même jusqu'à prendre le risque de dompter un griffon ayant déjà passé plusieurs années à l'état sauvage. Silme le griffon fut tellement surpris du potentiel et de la malice du jeune elfe qu'il devint son plus fidèle compagnon.

Grâce à cette nouvelle alliance les elfes purent enfin atteindre un lieu sécurisé sur un col de montagne quasiment inaccessible pour les créatures de l'île. Là, ils vécurent tant bien que mal, sortant de leur cachette seulement pour prendre part à des pillages furtifs de navire passant au loin afin de survivre.

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Cette histoire raconte l'un des jours les plus sombre sur l'île que ces vaillants pirates aient connus. Un jour où les vents de magie furent tellement secoués dans le monde que toutes les créatures de l'île devinrent folles. Et qu'une chute fut la clé de la victoire !

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Dans la tempête d'énergie survolant l'île de sombres éclairs illuminaient les montagnes, chaque coups étaient amplifiés en écho dans le cœur des montagnes, produisant un vacarme infernal. Toute vie sur l’île subissait la tempête d'une manière ou d'une autre.

Au cœur du tourment les elfes dans leur cachette ne pouvaient trouver le sommeil à cause du bruit alentour, entre la foudre et les animaux de l'île, le vacarme avait de quoi rendre fou. Les esprits s'échauffaient, la fatigue allait avoir raison des pirates. Le moindre geste pouvait amener une rixe entre frère, et ce qui devait arriver arriva.

Aranwë, l'un des comparses avait visiblement perdu la raison, l'elfe avait pris par le col l'un des compagnons parce que ce dernier s'était mis à marcher dans le refuge, agaçant les nerfs au delà du supportable pour Aranwë. La rixe parti vite en bagarre générale, heureusement les armes n'étaient pas tirées, et les elfes tous à égalité en terme de compétences, ce qui éviterait des blessures graves.

Elros suivait le chahut du regard, laissant ses compagnons se mettre sur les dents, pensant positivement que ça leur permettrait de passer le temps et de déstresser un coups avant d'être surpris par le vacarme d'un éboulement.

Sortant de leur caverne, Elros aperçu la provenance de l'éboulement, les rochers qui avaient jusque là protéger les pirates elfes des animaux de l'île venaient de céder. Le danger se faisait imminent, les bêtes féroces de l'île pourraient accéder à leur refuge, et les attaquer à n'importe quel moment.

Elros héla donc ses compagnons :

- Compagnons ! Alerte !! Aux armes !! Nous sommes exposés sur le flanc gauche, la barrière naturelle à céder !

Pendant qu'il appelait ses compagnons, un bête venait d'apparaître à sa vue, n'ayant pas le temps d'attendre ses frères d'armes, Elros dégaina son épée, et pris d'assaut le lion rouge des montagnes qui venait de se montrer. Une bête aussi imposante qu'une chimère, d'un rouge flamboyant, des griffes acérées aussi grosses que les bras de l'elfe qui lui tiendrait tête très vite. Le monstre était déboussolé par les vents de magie, ses yeux paraissaient vide, seul une soif de sang l'animait comme si cela pouvait faire cesser le mal qui le tourmentait.

Elros avança prudemment sur le flanc de la bête, Silme son griffon n'était pas là, les vents avaient eu sur lui des effets néfastes et celui ci avait préféré fuir loin de l'île pour ne pas blesser les elfes. Le chef des pirates était donc seul face au lion. Ce dernier n'avait visiblement pas encore portée attention à l'elfe qui bougeait non loin, mais cela ne dura pas plus de quelques minutes avant que le furieux ne vise sa proie, il se retourna si vite qu'Elros ne le vit qu'au dernier moment, réussissant par miracle à ne pas finir trancher en deux, toutefois la balafre qui saignait abondamment de son bras n'avait rien de prometteuse sur l'issu de l'affrontement. Avec une telle blessure, il risquait au mieux de mourir suite à la perte de sang, au pire à perdre sa rapidité et se faire dévorer vivant.

L'elfe hurla à la face de la bête, puisant dans ses forces, il exécuta une série de coups pour faire reculer le fauve, toutefois, cela ne fit que l'enrager. Le monstre recula et s'affaissa, prêt à bondir sur sa proie, l'elfe.

Ma fin est proche dirait on, mais je ne mourrais pas en vain, quitte à mourir, je préfère encore mourir en tuant ce monstre !


- Viens ! Oses venir à moi lion de pacotille ! De ma lame je te pourfendrais ! Puisses tu mourir d'une simple coupure ! Je n'aurais point de pitié fasse à toi, roi des montagnes ! Beugla-t-il.

D'un rugissant bestiale, le fauve fit reculer l'elfe de trois mètre, puis d'un bond lui sauta dessus, les crocs prêt à mordre la chair. Il n'arriva pas à ses fins fort heureusement pour l'elfe, qui par maladresse avait glissé sur son propre sang, se retrouvant sur le dos tandis que la bête lui passait par dessus, se fracassant contre la paroi de la montagne. Un triste coups de chance pour l'elfe, qui fut sauvé par une cascade des plus ridicules.

Le Lion fut assommé tête la première sur la falaise, le crane à moitié brisé contre les rochers, les compagnons d'Elros arrivèrent enfin, avec une scène stupéfiante.

Un lion rouge des montagnes à moitié mort contre les rochers, une marre de sang couvrant une bonne partie du col de montagnes. Et Elros cul à terre, lamentablement assis dans la marre rouge, l'épée au sol, le bras rougi par son propre sang.

Nul ne sut jamais ce qui s'était passé à part Elros lui même, et une telle victoire devait rester ignoré. La honte aurait été une tâche dans la carrière de pirates et de guerriers d'un si noble être.


Dernière édition par Elros le Lun 6 Mai 2013 - 15:47, édité 1 fois
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Esenloï
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 1 Mai 2013 - 1:36

La journée était déjà bien entamée, le soleil arrivait à son zénith et tout n'était qu'effervescence dans les rues de Marienbourg envahies comme chaque avant-midi par les marchés ambulants. De vieux marins crachaient des injures tout en marchandant leurs poissons, des boulangers faisaient éloges de leurs farines et pâtisseries, des marchands de fruits et légumes débattaient violemment, comme à l’accoutumée, de l’appartenance des tomates aux fruits ou aux légumes... Dans tout ce capharnaüm se rajoutait les cris d'une femme qui poursuivait un jeune vaurien tenant fermement une bourse dans sa main. Des gardes peu alertes qui patrouillaient non loin ne semblaient pas avoir vu le manège, ou peut-être faisaient-ils sourde oreille aux cris de désespoir de la paysanne fort peu attrayante il fallait l'avouer... En fait, leur attention semblait captivée uniquement par la chariote des marionnettistes qui distrayaient les enfants du quartier ainsi que pas mal d'adultes. Des fermiers venus vendre leur blé, lait, œufs avaient laissé la "boutique" sous l'œil vigilant de leurs dames pour se payer une pinte tout en assistant au spectacle.

Midi était là et des odeurs de viandes rôties, de poissons mijotés dans leurs waterzooï, de pains cuits se répandaient partout et serraient le ventre des mendiants sans une pièce pour s'offrir ne serait-ce qu'un bol de bouillon. C'est à ce moment que des cris inhabituels retentirent. Des gardes montés équipés de pistolets fendaient la foule tandis que l'un d'entre eux équipé d'un cor sonnait à plein poumons pour faire remarquer l'arrivée d'un personnage important qui ne pouvait souffrir d'attendre dans cette foule compacte. En effet un Carrosse lourdement décoré de gargouilles grimaçantes dorées suivait le convoi des impériaux. Les chevaux de l'attelage d'un noir de jais n'avaient rien de commun avec ceux de la compagnie. Ces bêtes étaient des étalons d'une rare qualité, nul n'aurait pu en douter. Le détachement avançait entre les étals et les murets des auberges quand soudain un ivrogne s’effondra au milieu de la route, sa bouteille roulant lentement sur les pavés inégaux de la rue. Le capitaine du convoi fit halte et lança un ordre pour faire dégager ce sac à vin du chemin. Les rideaux du carrosse s’écartèrent, ses passagers voulant sûrement s’enquérir de la raison de cette halte. C’est l’instant que je choisi pour rentrer en lice.

« Holà messeigneurs ! » dis-je en faisant la révérence.

L’homme tenant la tenture me dévisagea d’un air sévère et cracha :
« Que veux-tu mendiant ? »

« Mendiant je ne suis point mais barde qui tente de gagner son pain. Et il me prenait l’envie de vous chanter quelque aventure votre seigneurie. » Répondis-je en lui montrant mon dobro, guitare en métal de conception très particulière.

Partant d’un grand éclat de rire, mon interlocuteur s’esclaffa :
« Barde dans de telles guenilles, les temps sont donc bien durs ! Soit, amuse-nous le loqueteux et si ton histoire m’est inconnue, alors tu seras récompensé ! »

En opinant de la tête je mis ma sangle à l’épaule et me racla la gorge.
« La présente chanson parlera de mes lointains ancêtres ayant fuis les persécutions druchii. Le style musical s’inspire de l’excellent groupe « Brise-Rengaine » qui a composé la célèbre chanson « Héros de Guerre » :


Dans des temps forts reculés,
Les elfes entre eux ont guerroyé,
Provoquant la déchirure,
Et la guerre qui toujours dure.

Les druchii durent s’exiler,
En Naggaroth lointaines terres glacées,
Naggarond s’éleva cité de haine,
Et découverte la Mer Souterraine.

Suite à leur défaite, nombre de commandants,
Craignaient Malekith et ses châtiments,
C’est là que les mal-aimés du Roi,
Bâtirent Hag Graef loin de sa loi.

Mais aucun druchii ne peut fuir ses ordres,
Il arriva à semer la discorde,
Faisant s’entretuer les dirigeants,
Là fut forcé de fuir mon clan.

L’ensemble de la maisonnée Urien,
Prit fuite sur la Mer Souterraine,
Pendant longtemps ils errèrent,
Jusqu’à atteindre la Porte Sorcière.

Ils y rencontrèrent la Déesse Lloth,
Sorcière des Mers et de la Porte,
Créature femme aux jambes de pieuvre,
Dont le Kraken était l’Œuvre.

Lloth sauva ce peuple de la détresse,
Elle couva les femmes de ses largesses,
Désormais sur les Drows règnent ses prêtresses,
Et sur les côtes sorcières siègent nos forteresses. »



Ainsi prit fin mon chant sur les applaudissements à tout rompre de la plèbe idiote qui n’avait rien compris. J’arrachai mes oripeaux de mendiant laissant place à ma tenue sombre de rôdeur et les fripes en heurtant le sol créèrent une explosion de fumée qui me permit de courir vers le carrosse pour finir mon travail…



*****


Je marchais seul sous les frondaisons des quelques rares arbres bordant le chemin secret par lequel je venais de quitter Marienbourg, sifflant un air bien connu des « Pierres Roulantes ». J’entendais encore par moments les cris lointains des soldats suite au meurtre de « sa seigneurie ». En effet, je serais bien récompensé. Une bourse pleine m’attendait à Lehmbourg, j’avais ma guitare au dos et pas encore les milices aux fesses, tout se passait comme je le voulais. Logique après tout, n’étais-je pas Kurtis Koban, LE mercenaire Drow ?!




Voilà qui introduit mon Fluff EN, d'une pierre deux coups *:p*

Esen'


Dernière édition par Esenloï le Jeu 9 Mai 2013 - 18:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 8 Mai 2013 - 19:06

Voici ma participation! Un petit texte sans prétention, histoire de participer! XD


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Le ciel de la ville s'embrase, se parant de rouges, d'oranges et de jaunes, le soleil mourant lentement avant de laisser place aux ténèbres de la nuit. Le crépuscule...

Le mendiant marche doucement dans une ruelle, cherchant un coin pour s'abriter jusqu'à la renaissance de l'astre lumineux. Astre sans qui la vie n'existerait pas, y compris la sienne... La capuche de son vêtement miteux cache de la vue des passants son origine, que seules ces oreilles pointues peuvent trahir, étant dorénavant éternellement vouté et usé par sa dure vie. Il continue d'avancer, se plaisant à contempler le ciel et sa palette de couleurs n'apparaissant que deux fois par jour, se refusant à penser au passé, désormais révolu. Seul compte le présent, dorénavant. Pouvoir manger, boire, et dormir, est sa seule raison de vivre. Mais est-ce si important de vivre pour ça?

Le mendiant déboule dans une rue plus grande et mieux fréquentée, qu'il connait si bien pour y avoir passer tellement de temps. Fatigué, il alla s'asseoir à sa place favorite, sur une marche pas très loin d'une arche probablement plusieurs fois centenaire, sculptée de mains de maître. Là était le passage principal, et là il aurait peut être une chance de gagner de quoi avoir un maigre diner, sa journée ayant été peu fructueuse... Ainsi, il attend, reposant ses jambes, et quémandant quelques piécettes à chaque passant. Mais ils n'ont que faire d'un simple mendiant... Il continue à observer la lente chute du soleil, devenu braise incandescente. Bientôt, il traversera la terre elle même, à l'autre bout du monde, avant que tout ne soit plongé dans l'obscurité.

Le mendiant se lève, et repart, à nouveau en quête d'un endroit pour dormir, les poches toujours aussi légères. Il n'aura une fois de plus pas le plaisir de manger. La ville, ses bâtiments, et même ses rues se nimbent de couleurs flamboyantes, s'ajoutant au spectacle du ciel. Quelle est cette sensation qui lui compresse son ventre, le faisant trembler et donner des sueurs froides? Serait-ce la peur de ne pas se réveiller le lendemain? De suivre ce crépuscule jusqu'à son terme, mais sans aucunes renaissances? Ou ce sentiment prédominant de ne mener sa vie pour rien? Inutilement? Pour finir par disparaître de toute façon sans que personne ne soit choquée? Ou pour autre chose encore? Cela, il ne saurait pas le dire. Peut être est-ce tout cela à la fois...

Le mendiant se dirige vers un parc de sa connaissance, si bien entretenu et si beau qu'il a l'impression de le souiller de sa simple présence, mais c'est le seul endroit où il peut presque être sur de pouvoir dormir. Au fur et à mesure que le soleil s'enfonce, disparaît, son angoisse augmente. C'est ça. Il a peur de la nuit. Peur de cette période où il songe d'un sommeil paisible et bénéfique, et afin de finir par se réveiller pour une nouvelle journée, remplie de moments difficiles et fatigants. Une journée en tout point identique à toutes les autres...

Le mendiant arrive à destination. Il trouve un banc peu fréquenté pendant la journée, et s'y couche. Ce n'est pas agréable, mais c'est mieux que sur le sol même. Les ombres s'allongent, jusqu'à devenir beaucoup plus long que les bâtiments, arbres, et autres, qui sont leurs points d'origines. Elles donnent l'impression de vouloir l'attraper pour l'emmener avec elles. Mais la féérie du ciel se termine. Un épais voile de nuages aussi noirs que la nuit fait son apparition. Des éclairs brisent ce voile, suivis peu de temps après par le roulement du tonnerre, et les vannes de l'orage s'ouvrent, déversant leur eau sur toute la ville.

Le mendiant se sent plus que jamais oppressé, bien qu'il le soit toujours d'habitude. Ne possédant que ce qu'il porte sur lui, il se protège tant bien que mal de la pluie qui pénètre ses vêtements. A chaque éclair, les ombres sortent de leur trou, moins longues que celles d'avant, mais bien plus menaçantes, telles des monstres affamées. Elles ne veulent plus l'attraper dorénavant, mais le dévorer. A chaque son du tonnerre, la terre tremble, prête à s'ouvrir en grand avant de le faire chuter dans un puits sans fond, vers sa propre fin. Peut être était-ce là la solution à son supplice? Serait-ce mieux ainsi? Malgré tout cela, sa fatigue l'emporta et il finit par s'endormir, trempé jusqu'aux os et le vent sifflant à ces oreilles...

Le mendiant dort. Il est maintenant paisible, tranquille, et rêve de sa vie d'avant. Peut être est-ce là sa raison de continuer à vivre, afin de pouvoir revivre son passé chaque nuit... De pouvoir ressentir le bonheur qu'il ne pourra plus jamais avoir désormais... Et peut être est-ce là également sa peur de la nuit, qui est plus exactement sa peur de se réveiller. Que son rêve soit terminé... La nuit est tombée, sans que l'on puisse le remarquer, cachée derrière l'orage.


------------------------------------------


Allez les gens, il ne reste plus beaucoup de temps! *^^*


Elenar Porte-Espoir.


Dernière édition par Elenar le Jeu 9 Mai 2013 - 0:04, édité 1 fois
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Gromdal
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 8 Mai 2013 - 20:55

Et voilà mon texte !
Bon, j'avoue, c'est très grosbill, j'ai extrapolé sur le fluff général, etc etc. Le thème brigand n'est même pas vraiment respecté, sauf si l'on peut compter tous les maraudeurs qu'ils croisent comme des brigands... Enfin bref.
Sans oublier que je dépasse d'une vingtaine de ligne sur la 7e page...
Mais bon, on fait avec ce qu'on a alors bonne lecture !

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Lorsque survint la chute de Karak Ungor, la forteresse la plus au Nord des Montagnes du Bord du Monde après le Kazad perdu, Karak Vlag, les survivants Nains du Kazad, désormais sans foyer, descendirent plus au Sud, certains clans allant chercher refuge à Karak Kadrin, et d’autres à Zhufbar. Mais la famille et le clan royaux ne s’arrêtèrent qu’à Karaz-A-Karak, où le fils du roi mort jura serment de devenir ranger devant le Haut-Roi, la meilleure manière selon lui de tuer du Grobi pour se venger des Peaux-Vertes ayant pris la cité.

Bien des années plus tard, le jeune Hagrim, dernier descendant de la famille royale — car la lignée s’était presque complètement éteinte pendant que tous ses représentants tombaient au combat contre les peaux-vertes, lors des assauts pour reprendre leur Karak — ce décida à partir vers Karak-aux-huit-Pics, alors assiégée par les grobi et les thaggoraki depuis huit-cents ans, avec les restes des clans de Karak Ungor, afin de prêter main-forte aux Nains de l’antique forteresse. Finalement, ce fut une petite armée forte d’un bon millier de Nains, même si pour la plupart trop vieux ou trop jeunes, qui arriva à la cité naine.

Mais cette maigre relève ne fit que ralentir la chute, inévitable, de l’antique forteresse rongée jusqu’au cœur par les attaquants, inébranlables, qui assaillaient sans relâche les derniers défenseurs du Karak dans de mortelles escarmouches. Toujours est-il que ce fut lors de tels combats qu’Hagrim se lia d’amitié avec l’un des Thanes locaux, Dramnir Barbenoire du Clan Byrnik, qui en vint même à lui offrir la main de sa fille cadette, et aucun des deux jeunes gens n’en fut mécontent, bien au contraire ! Ainsi fut scellée l’amitié inébranlable qui lie encore et toujours le clan des Ungorrikki (lit. les Roi de l’Ungor, le clan royal du Karak du même nom) au clan Byrnik. Et c’est aussi ainsi que, bien plus tard, les deux clans partirent ensemble chercher refuge dans les Montagnes après la chute de Karak-aux-huit-Pics.

S’en suivit une longue période d’errance dans les montagnes, jusqu’à ce que les Nains trouvent l’endroit parfait pour fonder leur nouvelle forteresse : le Col au Crâne. Bien des difficultés survinrent avec la construction de ce qui devait s’appeler Karak Grom, la forteresse du Défi Éternel, car à peine terminée, elle essuya l’assaut d’une Waaaagh ! gobeline. Mais Karak Grom méritait son nom et réussi à se relever de ses cendres, puis se développa avec l’aide de Karak Azul, la forteresse la plus proche du Kazad, Karak Grom recevant de nouveaux clans venus du Fort de Fer. Le fort nouvellement construit prospéra donc, ainsi que les deux clans qui la formaient.

Ainsi vint au monde Gromdal, fils de Darek, fils de Thrandim, futur thane du clan des Ungorrikki en l’an de grâce 2429. Fils et petit-fils de guerriers, stratèges et chefs de clans aguerris, le jeune Nain reçu dès son plus jeune âge un entraînement intensif pour le faire digne de son titre. Et, lorsqu’advint son centième anniversaire, Gromdal fut pris à part par son père qui lui dit : « Fils, je suis faible et âgé. Bientôt tu prendras ma relève à la tête du clan. Mais il faut tout d’abord que tu fasses tes preuves aux yeux de tous. ». Le vieux Thane prit ainsi une armure, de l’or et une hache qu’il donna à son fils en lui disant de partir pour découvrir le monde et lui ordonna de ne pas revenir avant d’avoir accompli quelque haut-fait mémorable et digne de l’héritier du trône de Karak Ungor.

Et voilà Gromdal, partant la hache à la main sur les routes de l’Ungdrin… Après quelques jours de vagabondages dans les montagnes à survivre dans la forêt, il advint qu’il rencontra une petite bande de Nains partant en quête d’aventures, tout comme lui. Il se joignit ainsi à eux et la petite troupe partit sur les terres de l’Empire pour s’y faire mercenaire. Après quelques emplois sans intérêt, principalement constitués de traques d’hommes bêtes dans les forêts impériales, la bande, enrichie, que ce soit en argent et en expérience, arriva à Marienburg. Là, ils s’engagèrent auprès d’un homme qui cherchait des guerriers pour l’accompagner dans une expédition en Lustrie. Avides d’aventures, les Nains acceptèrent sans hésiter, mais déchantèrent bien vite lorsqu’ils se rendirent compte que leur réel employeur était un noble elfique, de surcroît accompagné d’une magicienne, pour qui il finançait d’ailleurs le voyage ! Celui-ci d’ailleurs ne fut pas non plus satisfait de cette erreur commise par l’homme qu’il avait payé pour engager des soldats. Mais le contrat ne pouvait être rompu et le bateau partit tout de même avec Elfes et Nains à son bord. Le but de l’expédition était simple : trouver un temple en ruine et y récupérer un artefact précieux aux yeux de la magicienne, qui partageait définitivement quelques affinités avec le noble, Aramir… Mais les ruines n’étaient pas sans surveillance, et la simple randonnée dans la jungle se transforma en une traque sans pitié, les derniers survivants dont Gromdal, Aramir et la magicienne mourante, se retrouvant acculés dans une ruine au bord de mer… Cependant, dans son dernier souffle, la magicienne réussi à identifier un autre mage proche et lui envoya un message qui, porté par les vents de magie, arriva jusqu’au sorcier. Ainsi, L’Aigle des Mers, un bâtiment commandé par le prince elfique Alanrias de Tor Caelir —que servait le mage ciblé— ainsi que le Coureur des Flots, le bateau de son frère, Menieth se dirigèrent vers la côte pour sauver les rescapés. Cette aventure vit la naissance d’une amitié profonde entre Aramir et Gromdal, ce dernier, plutôt ouvert d’esprit, ne tardant pas à tisser d’autres liens amicaux avec le commandant du navire, Menieth, qui n’était pas non plus baigné dans les préjugés que sa race nourrit envers les Nains, et qui en vint même à décider de raccompagner Gromdal et les autres Nains jusqu’à Karak Grom.

Bien leur en prit, car à leur arrivée, ils eurent la surprise de voir la cité naine assiégée par une armée de Dawi Zharr ! Au milieu de la bataille sur la plaine devant l’entrée principale de la forteresse, les guerriers du Karak, pour la plupart blessés et éreintés, tenaient leur dernier carré face à l’armée de leurs sombres frères… Gromdal n’hésita pas un instant et s’élança, seul, pour prendre à revers les Dawi Zharr ! Il fut bientôt suivit par Menieth, qui lui-même déclencha la charge de ses propres troupes, qui, même si peu nombreuses, jetèrent la confusion dans les rangs de l’ennemi ! Godri, le roi du Karak, apercevant les Elfes chargeant ses ennemis au milieu de la tourmente, emmena lui-même ses guerriers dans une dernière offensive pour tenter de rejoindre ces alliés de fortunes, dans laquelle les Nains survivants mirent toute leur énergie restante et leur haine… C’est là que Gromdal, ayant perdu son casque et blessé en de mains endroit mais aussi couvert du sang de ses ennemis, défia Zharr Makaz, le Sorcier Prophète à la tête de l’armée, et le vainquit en combat singulier, lui détachant le poignet du bras ! Mais le sorcier fut sauvé par ses gardes qui, sentant le vent tourner, eurent le bon sens d’effectuer une retraite stratégique et d’emporter leur général blessé… La victoire avait changé de camp : le Karak était sauvé !

La semaine de festivités qui suivit vit de nombreux lien d’amitiés et moult alliances naître, le roi reconnaissant offrant en guise de récompense un œuf de griffon des neiges au prince elfique dont l’arrivée avait sauvé les Nains. Gromdal non plus ne fut pas oublié : on le célébra en héros, le félicitant, le récompensant… Tous virent en lui un héritier digne de son titre. Tous, sauf son père… Car ce dernier n’oubliait pas la trahison et les crimes que des alliés Hauts Elfes avaient jadis fait à sa forteresse et à son clan, et le Thane ne pouvait pas supporter la vision de son héritier tissant des liens d’amitié profonde avec des Asurs… C’est ainsi qu’au milieu du repas, il se leva et de sa voix forte et profonde renia son fils, le traitant de traître à son clan et lui interdisant tout accès à son héritage ! Mais Gromdal ne se laissa pas ébranler et, d’une voix grave qui retentit dans le silence soudain de la salle répondit en disant que, s’il en était ainsi, il prouverait encore une fois sa valeur. Et, tournant le dos à l’assemblée, ramassa sa hache, reprit son armure et partit de la grande salle silencieuse. Aussitôt, sans hésiter, ses anciens compagnons d’aventures rencontrés tant de temps auparavant dans les montagnes tirèrent leur chaise et suivirent celui en qui ils reconnurent leur chef.

La vie dans les montagnes sauvages recommença. Mais cette fois, pas question de se tourner à l’Ouest ! En effet, ils prirent la direction du Nord. L’objectif était clair : s’infiltrer dans la forteresse de Karak Ungor et y récupérer le plus d’artefacts possibles. Peut-être même la couronne des Rois, prise par le seigneur gobelin sur le cadavre du Seigneur de l’Ungor… Mais le destin en décida autrement, car, arrivés à Karak Kadrin pour se permettre un petit repos avant la longue marche loin de tout autre Nain qui menait au Karak perdu, ils apprirent une nouvelle qui les bouleversa au plus haut point : un message demandant de l’aide venait du Nord… Plus précisément de Norsca. Encore plus précisément, de Kraka Drakk… La forteresse était pourtant censée être tombée aux mains du chaos depuis plus de deux siècles ! Piège, diversion, vérité ? Pour les Tueurs de la forteresse dédiée à Grimnir, la question ne se posa pas : rien que traverser les Marches de Kislev et les Baergonslings pour parvenir à la cité des Nains norses était un exploit digne de tout Tueur, et mourir en s’y essayant… N’en parlons pas ! Mais l’acte de sauver cette antique forteresse était encore plus glorieux… Ce fut ainsi qu’une armée, principalement constituée de Tueurs, certes, mais aussi de volontaires n’ayant pas prêté le serment du dieu de la guerre, avec parmi eux un certain héritier du trône de l’Ungor accompagné de guerriers désormais vétérans et aguerris prit la direction du Nord… Gromdal avait en effet longtemps hésité entre se tourner vers son foyer ancestral et la Norsca, pour finalement céder à l’appel de l’inconnu, envieux de retrouver ces mystérieux Nains norses, ces frères desquels ils n’avaient été que trop longtemps séparés.

Nous étions en l’an de grâce 2552 après Sigmar.

La traversée fut longue et rude, les Nains bravant le froid, les blizzards et les bandes de trolls rôdant dans les terres inhospitalières du pays au Nord de Kislev. Mais l’armée de Nains, car s’en était une, avec plus de quatre mille Tueurs et autres Nains la formant, passa trop près de Malefosse et s’attira ainsi les foudres de ses habitants malfaisants. Nombres de Tueurs accomplirent leurs vœux cette nuit-là, tombant au combat contre les horreurs du fortin skaven. C’est ainsi qu’à l’aube, les hommes-rats revinrent vaincus auprès de leurs maîtres.

Et l’armée continua son chemin dans les monts nordiques. Mais plus ils montaient au Nord, plus les bandes de maraudeurs et autres serviteurs du Chaos se faisaient présentes. Une telle concentration de guerriers au service des sombres puissances, même dans ces régions, était inquiétant… Mais l’armée progressait toujours plus au Nord, indomptable.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent en vue du Draksford, le Fjord du Dragon, où le Dypvann, qui après le delta du Sjoktraken rejoint le bras de la Mer du Chaos que s’appelle la Mer Glacée. À cet endroit se trouve aussi la Passe du Sang Noir, qui symbolise la frontière entre le Vieux Monde, marqué par les Baergonslings, et la Norsca, marquée par les Montagnes de Jotunheim où vivent les Nains norses. En cette passe avait également établi son camp un petit ost de guerriers du Chaos, composé d’à peine mille hommes, et qui semblait vouloir se diriger vers le Sud. Ce n’était pas le nombre qui était inquiétant, mais la présence même d’une armée des Dieux Sombres en ce lieu. Car le seul moyen d’arriver à la Passe était, soit de traverser le Jotunheim, soit de longer la partie Nord des Baergonslings —ce qui était beaucoup plus risqué que de forcer simplement l’entrée de la Haute Passe, qui permet aux légions du Chaos d’entrer dans le Vieux Monde par le Sud-Est des Baergonslings.

Cela ne signifiait donc qu’une chose : le royaume des Nains norses avait été forcé. Était-ce grâce à sa petite taille que l’armée était passée ? Sûrement pas. On pensa donc à un événement de plus grande envergure encore, qui aurait détourné les Nains norses de l’armée… Kraka Drakk, qui était normalement censée défendre ces régions, était donc soit tombée, soit aux prises avec une menace plus grande que le petit ost. Surtout que cette armée ressemblait plus à une avant-garde qu’à une vraie armée, étant principalement constituée de maraudeurs et de cavaliers… Une invasion de grande envergure se préparait donc pour tenter une nouvelle fois de plier le Vieux Monde à la volonté des dieux du Chaos !

Une fois encore les Tueurs n’hésitèrent pas et, avec l’effet de surprise, chargèrent l’ost en descendant les pentes des dernières montagnes des Baergonslings, bientôt suivis par les autres Nains de l’armée. Le combat fut sans merci mais rapidement réglé, les serviteurs des sombres puissances étant à un contre quatre. Même si les élus des Puissances opposèrent une petite résistance, la bataille était de toute manière aux mains des Nains. Ainsi, alors que le soleil se couchait sur la Passe du Sang Noir, qui en ce jour mérita bien son nom, le sombre sang des serviteurs du chaos, porté par le fleuve Dypvann se répandant sur toute la longueur de la Passe, luisant devant les derniers rayon du soleil, l’armée du Karaz Ankor pénétra dans les territoires mystérieux des Nains de Norsca.

L’armée progressa rapidement dans la forêt bordant le Jotunheim, et s’enfonça bien vite dans les montagnes, toutes ces régions s’étendant, étrangement vides aux yeux des Nains. En effet, l’armée ne croisa lors de la première semaine de marche, aucune âme vivante, qu’elle appartienne aux Nains norses, aux hommes libres de Norsca ou même aux serviteurs du Chaos… Le silence des antiques forêts atteignant même les plus fiers et téméraires des Tueurs, l’armée continua en silence sa longue progression dans ces monts abandonnés.

Mais, alors qu’ils arrivèrent à un peu plus de neuf lieues, soit une journée de marche rapide, de la position de Kraka Drakk que reportaient les anciennes annales naines, ils croisèrent enfin des autres âmes que les leurs. Malheureusement, cela n’étaient pas les âmes qu’ils avaient espéré croiser : une demi-douzaine d’éclaireurs maraudeurs en patrouille. Les Tueurs engagèrent rapidement le combat contre les serviteurs du Chaos surpris, et les meilleurs tireurs de l’armée eurent tôt fait d’abattre ceux qui tentèrent de fuir pour prévenir leurs maîtres.

Cette rencontre ne signifiait qu’une seule chose, et qui ne réjouit pas le cœur des Nains, sauf peut-être des Tueurs, car la présence de patrouilles du Chaos ne pouvait qu’annoncer la présence d’un ost des dieux Sombres, et pas une petite armée telle celle qu’ils avaient rencontrée au Draksfjord… Kraka Drakka n’était donc peut-être pas encore tombée, après tout, et continuait de résister à cet ost qui l’assiégeait depuis les longs mois de marches de l’armée des Nains du Bord du Monde… L’armée repartit, redoublant d’énergie et de prudence, au cas où ils recroiseraient la route d’une ou plusieurs patrouilles, et arriva enfin au Drakskragg, les monts qui forment les alentours de la forteresse norse, et sous lesquels s’étendent les innombrables salles, tunnels et mines qui constituent la capitale des Nains Norses. Continuant leur chemin, ils montèrent plus haut et s’enfoncèrent dans les terres pour arriver à un col qui dominait le Taheimksen, le long et large val au bout duquel se trouve l’entrée principale de Kraka Drakk.

Là les Nains purent contempler avec effroi, ou avec contentement pour les Tueurs, depuis ce col sur le flanc droit du val, la gigantesque armée du Chaos qui campait à l’autre bout de la vallée… Par milliers, les tentes s’étendaient, innombrables, et les cris de monstres retentissaient, rebondissant sur les parois des montagnes pour atteindre les oreilles de l’armée qui s’étendait, cachée par les hauteurs aux yeux des guerriers du Chaos.

Il fallut tenir conseil pour savoir comment il fallait agir. Chaque forteresse, ou plutôt chaque Nain, regroupés par leur forteresse d’origine, choisissant un chef parmi ses Nains pour la représenter, sans oublier le représentant choisi par les Tueurs. C’est ainsi que cinq généraux furent élus pour discuter de leurs actions à venir. Des Tueurs vint Kamdin le Téméraire, le féroce guerriers maniant au combat des têtes de haches accrochées aux bouts de chaînes, par Karaz-A-Karak fut choisi Snorri Main-Noire, un parent du roi, vétéran de nombreuses batailles, par Zhufbar fur élu Akil Œil Vif, maître ingénieur et combattant renommé, par Karak Kadrin fut envoyé Dremnil Gadronsson, et enfin, choisi à l’unanimité par ses compagnons se rangeant sous la bannière de Karak Grom arriva Gromdal le Dépossédé, comme on l’appelait en murmurant à l’époque. Aux feux du soleil couchant ils entrèrent sous la grande tente élevée pour le « Conseil des Chefs », et n’en ressortirent qu’après le lever du soleil le lendemain.

Le débat fut ardu, chacun ayant une opinion différente de celle des autres : Kamdin voulait attaquer sans attendre, Dremnil préférait se déployer de façon à entourer l’ost puis l’attaquer, Akil préconisait une avancée prudente épaulée par les tireurs en retrait, et Snorri demandant à ce qu’on attende une sortie des Nains norses qui attirerait les guerriers du Chaos dans le val pour pouvoir se joindre aux Norses en prenant l’ost noir en tenaille. Seul Gromdal ne parlait pas. Il écoutait tout ce que ses camarades se disaient et le retenait. Et, lorsque tous se tournèrent vers lui, lui qui n’avait rien dit et qui pourrait les départager, et lui demandèrent son avis, Gromdal se leva et prononça son verdict.

Pourquoi attaquer de suite ? dit-il à Kamdin. L’ost ne partirait pas de sitôt, et quelle gloire y aurait-il à mourir dans une offensive inutile qui ne sauverait en aucun cas la forteresse, les Nains étant bien trop peu nombreux face à l’immense armée des serviteurs des Quatre… Pourquoi s’opposer à une mise en retrait des tireurs qui pourraient être beaucoup plus efficaces en profitant des hauteurs qu’en bas dans le val où se déroulerait de toute façon les combats ? dit-il à Snorri et Dremnil. Pourquoi vos trois tactiques ne pourraient se combiner ? demanda-t-il à Akil et aux deux précédents. Et vous Kamdin, que diriez-vous que vous et vos Tueurs forment le fer de lance de ces tactiques combinées en allant charger héroïquement les guerriers du Chaos ?

Au final, tous s’accordèrent sur ces points et les cinq généraux commencèrent enfin à élaborer une tactique commune : ils enverraient quelqu’un qui tenterait de joindre leurs homologues norses pour leur annoncer que, lorsque le soleil se coucherait pour la deuxième fois après ce jour, l’armée s’élancerait à l’encontre de l’ost des quatre, et qu’il fallait que les Norses se joignent à eux dans une sortie pour attirer cet ost et gonfler les rangs. L’armée naine serait divisée en quatre parties : les Tueurs menés par Kamdin, qui chargeraient le dos de l’ost de plein fouet en descendant du fond du val, un bras armé et rapide dirigé par Dremnil qui devrait faire le tour du val pour enfoncer le flanc gauche de l’ost, puis un autre bras armé mené par Snorri s’occuperait du flanc droit tandis qu’Akil coordonnerait les tireurs qui se chargeraient d’affaiblir les rangs de l’ost avant de rejoindre les combats si le besoin s’en faisait sentir. Il restait Gromdal, qui lui se proposa pour tenter de joindre les Norses.

Ainsi s’organisa l’armée. En attendant les deux jours, les Nains s’organisèrent sur le col, déployant un nombre impressionnant de gardes et de patrouilles pour éviter de se faire repérer par les serviteurs des Quatre. Puis Gromdal partit. Seul. On lui avait bien proposé les meilleurs rangers et ses compagnons avaient tenus à venir, mais il avait été intraitable : il devait y aller seul. C’est ainsi que peu après l’aube il prit sa hache, lustra son armure et partit.

Et au bout des deux jours, lorsque les derniers rayons du soleil frappaient le Taheimksen, il n’était toujours pas revenu. Tous étaient prêts. Les tireurs avaient chargé leurs armes, le bras armé de Dremnil avait pris place de l’autre côté et n’avait, miraculeusement ou non, pas été repéré. Kamdin épiait, lui, la Brakktarg, la grande porte de Kraka Drakk, depuis le fond du val, sur les hauteurs derrière l’ost sombre, et Snorri regardait, lui, le gigantesque ost, la main sur sa hache. Et le soleil se coucha pour la deuxième fois depuis le départ du Dépossédé. Et toujours aucun signe d’activité de la part des Nains norses ni de nouvelles de Gromdal. Ils devaient lancer l’assaut. Sans le savoir, chacun des quatre généraux soupira et, en même temps, s’apprêtèrent à donner l’ordre de la charge.

C’est alors qu’un grincement retentit dans le val et les ordres furent coupés avant même d’avoir été prononcés, et tous se tournèrent vers l’entrée de la forteresse.

Lentement, la Brakktarg s’ouvrit, ses deux battants, les gonds de pierres grinçant sur la pierre, s’écartant lentement l’un de l’autre. Puis ils s’immobilisèrent et un Nain sortit.

D’aussi loin, tout ce que les Nains purent voir était l’éclat parfait de la grande barbe immaculée du Nain et les reflets de son armure dorée que créaient les flammes émanant de sa lourde hache. Puis une deuxième forme sortit, massive, blanche. Un ours gigantesque accompagnait le mystérieux personnage. Mais de détails que nenni, la distance était trop grande. Mais cette dernière ne leur empêcha pas d’entendre la voix du Nain, qui, profonde et rocailleuse, retentit comme un coup de tonnerre dans le val où le silence s’était répandu, le camp de l’ost sombre s’étant tut.

« TAHÖSN KZAKIN ! »

Et à ces mots dont la signification échappa aux Nains du Bord du Monde, une armée jaillit de la grande porte, presque trois milliers de Nains se déversant de l’entrée pour former un parfait carré de métal brillant, avec au centre de la première ligne, le mystérieux Nain toujours accompagné de sa gigantesque bête. Une pensée traversa les quatre généraux : Ce n’est pas assez. Et ils avaient raison. Même avec trois mille Nains en plus, ils étaient toujours en sous-nombre à plus de deux guerriers du Chaos pour un seul Nain… Même avec la prise en tenaille, il y avait trop peu d’espoir de vaincre… Mais ils se battraient jusqu’à la mort s’il le fallait.

Et l’ost noir répondit à l’offense des trois petits milliers de guerriers sortit de leur forteresse : l’intégralité de l’armée se déversa, courant frénétiquement vers le bloc compact des guerriers Nains résignés. À la tête de l’ost, un grand guerrier noir à la lance luisant d’une lumière maléfique surgit des rangs sur un destrier de feu au pattes griffues… Mais les Nains restèrent stoïques et, pendant un instant, le tonnerre métallique provoqué par trois milles boucliers se resserrant couvrit le bruit de la horde hurlante qui leur faisait face. Le choc fut terrible, Nains et serviteurs du Chaos finissant piétinés dans cette frénétique charge, mais les Nains tinrent bon, le puissant ours s’enfonçant même dans les rangs ennemis, permettant aux Nains de s’engouffrer à sa suite dans la faille ainsi créée, et le combat s’installa dans le val.

Alors, trois cris retentirent dans les montagnes, les trois généraux Nains s’élançant dans la pente tandis que le dernier chef, Akil, hurlait à ces troupes de faire pleuvoir la mort sur leur ennemi. Et de trois ordres l’on passa à trois mille Nains hurlant à gorge déployée en dévalant les pentes du Taheimksen. Et c’est là que le miracle se produisit.

Car d’une multitude de d’entrées dissimulées dans les flancs du Drakkskragg sortirent de nouveaux Nains qui se mirent à charger avec leurs frères du Sud ! Ainsi furent grossis les rangs des combattants de plus de deux milles nouveaux guerriers criant en brandissant de lourdes haches au tranchant effilé. Enfin, alors que les hauteurs étaient abandonnées par les Nains chargeant l’ennemi, on put voir encore d’autres troupes sortit du flanc gauche du cercle de montagnes : les Norses sortaient leur machines de guerre : canons, catapultes et baliste se mirent en branle et commencèrent, de concert avec les tireurs de l’armée, à bombarder le centre de l’ost encore intouché par les combats… L’espoir avait changé de camp.

Et c’est là que tous purent voir le duel qu’opposa le seigneur de l’ost au Nain, qui était visiblement un grand seigneur, peut-être même le roi, du fort du Dragon. On aurait pu croire que le Seigneur Noir descendisse de sa monture pour affronter le seigneur Nain en un combat équitable, mais il n’en fut pas ainsi, car le champion du Chaos envoya son destrier enflammé charger le Nain, qui s’écarta juste à temps pour ne pas finir empalé sur la lance ni mordu par la féroce monture… Sans laisser le temps à son adversaire de respirer, le Seigneur sombre envoya une nouvelle fois sa monture à la charge. Mais cette fois, le Nain était prêt et, effectuant un pas de côté alors que le champion passait à côté de lui, il abattit d’un coup sa hache sur la créature de feu, qui reçut de plein fouet l’attaque et fut envoyée à terre, expulsant son cavalier de sa selle. Mais la bête se releva avec des réflexes fulgurants malgré sa blessure et s’élança sur le guerrier Nain, mordant le bras armé et enfonçant ses griffes profondément dans le ventre de l’adversaire pris de court. Mais la surprise fut de courte durée et le Nain se ressaisit et envoya un grand coup de son lourd boulier sur la tête du destrier qui recula, sonné, libérant le bras de l’emprise de sa puissante mâchoire et permettant ainsi le Nain d’abattre une nouvelle fois sa hache, qui renvoya définitivement la bête démoniaque chez son tout aussi démoniaque créateur, le Nain toisant, saignant de multiples blessures, le cadavre en train de fondre en poussière de la monture…

C’est alors la lance fusa et s’enfonça profondément dans la chair, le coup traître du seigneur Noir, qui s’était ressaisi avec la mort de sa monture, prenant le Nain par surprise et qui tomba à terre et ne se releva pas. Autour de lui les combats s’arrêtèrent, tous appréhendant l’issue du combat. Le silence se fit alors que le Seigneur Noir s’avançait, sa lance fermement tenue entre ses deux mains. Et, alors que l’arme s’abattait pour porter le coup fatal, une hache s’interposa et para le coup. C’était Gromdal. Le seigneur du Chaos, surpris, recula, ce qui permit à son nouvel adversaire de jeter sa simple hache —inutile contre une arme magique telle que celle que possédait le Seigneur Noir— pour ramasser l’arme abandonnée du Nain. Mais le champion des Dieux Sombres se reprit bien vite et chargea l’insolent Nain qui osait s’interposer entre lui et sa victime. Et la hache rencontra la lance.

Il y eut un immense éclair de lumière blanche.

Et, lorsque la luminosité redevint normale tous purent voir Gromdal toujours debout, toisant le Seigneur Noir qui gisait à terre autour des restes fumants de son arme brisée.

Et lorsque la hache s’abattit à son tour pour porter le coup de grâce, aucune arme ne vint parer le coup.

À partir de ce moment, la bataille se transforma en un massacre sans merci, la mort du Seigneur de l’ost ayant porté un coup fatal aux maraudeurs de l’armée, seul les quelques guerriers du Chaos survivant —car ils étaient répartis sur les premières lignes de l’armée et avait donc été les premiers à succomber sous les charges combinées des huit mille guerriers Nains, sans oublier les milles tireurs qui avaient rejoint les combats lorsqu’il était devenu impossible de tirer sans risque de blesser des compagnons— opposèrent une petite résistance.

C’est ainsi que l’on raconte que Dremnil, Akil, Snorri se retrouvèrent au centre du champ de bataille alors que le dernier des serviteurs des Dieux Sombres était abattu. Kamdin, quant à lui, avait trouvé une mort plus qu’honorable en abattant successivement trois enfants du Chaos avant de succomber face à la quatrième abomination. C’est alors qu’arriva le Nain mystérieux, qui s’était remis de ses blessures, étant certes blessé mais encore vaillant et toujours accompagné de son ours. Et de derrière l’ours arriva Gromdal.

Ce dernier leur présenta le roi de Kraka Drakk, Thyrnir Skinnirsson, dit Barbe d’Argent, ou Eklidrom selon le langage des Nains norses, que Gromdal avait étudié pendant les deux jours qu’il avait passé à Kraka Drakk, lorsqu’il ne parlait pas stratégie avec le roi, pour en maîtriser au moins les rudiments.

Et il leur expliqua comment, dès que les nouvelles de la chute de Kraka Drakk face au seigneur du Chaos Valmir Aesling, il y a deux siècles de cela, atteignirent les autres forteresses naines de Norsca, tous furent ébranlés par la nouvelle. La gardienne de la Passe du Sang Noir et du Nord-Est de la Norsca était tombée ! Aussitôt, les Nains s’organisèrent et envoyèrent de nombreux éclaireurs pour se rendre compte de la vérité. Et lorsqu’ils furent certains de la chute de la forteresse, mais aussi de la disparition complête de l’armée de Valmir Aesling, qui regroupait en fait la plupart de tous les clans norses ayant juré allégeance aux forces du Chaos, les trois forteresse majeures restantes qui étaient Kraka Ornsmotek, Kraka Dorden et Kraka Ransvaek formèrent un corps expéditionnaire composés de plus de six mille Nains venant de chacune des forteresses pour se réinstaller dans la cité désormais déserte.

Ainsi, pendant plus de cinquante années de labeur à déblayer le Taheimksen des débris laissés par l’avalanche, qui détruisit l’armée de Valmir, après la fonte des neiges, les pionniers atteignirent enfin la Brakktarg, et la forteresse put enfin être complètement réinvestie. On découvrit d’ailleurs, dispersés dans la forteresse, les nombreux cadavres du corps d’élite de l’armée de Valmir qui avait réussi à infiltrer la forteresse lors de sa chute. Les guerriers, pris au piège dans la forteresse ensevelie sous l’avalanche, s’étaient entretués pour pouvoir survivre car, comme tout le monde le sait, les guerriers du Chaos n’ont ni besoin de dormir ni de manger, car seuls les combats leur suffisent pour vivre.

Alors le neveu du roi de Kraka Dorden, dont le père était frère du roi et la mère la fille cadette du défunt roi de Kraka Drakk, accéda au trône de son grand-oncle et le règne de Kraka Drakk fut restauré, car les Nains norses, qui protègent le Vieux Monde des invasions du Chaos en gardant la Norsca tout comme les Nains du Bord du Mondes protègent le Vieux Monde des invasions d’ogres, des Peaux-Vertes et des Nains du Chaos, ne pouvaient se permettre de laisser l’Est de la Norsca aux mains des serviteurs du Chaos. Et c’est ainsi que peu à peu, l’ancienne grandeur de la forteresse fut restaurée, alors que de nouveaux Nains la rejoignaient, que les mines étaient de nouveaux exploitées, que les chasseurs traquaient à nouveau le gibier dans le Drakkskrag et que le commerce avec les autres forteresses et les hommes libres de Norsca se rétablissait.

Mais l’histoire était vouée à se répéter, car une fois de plus un Aesling se levait, après plus de deux siècles de calme, pour tenter de soumettre la forteresse. Mais, grâce à l’opiniâtreté de ses habitants et des renforts des Nains du Bord du Monde, Kraka Drakk avait une fois de plus échappé aux Quatre.

Et lorsque Gromdal eut fini son explication, les Nains victorieux rentrèrent à leur forteresse. C’est ainsi que des Nains du Bord du Monde pénétrèrent, pour la première fois sous les antiques voûtes de la forteresse du Dragon depuis des générations. C’est là que dans le grand hall, le Rekkhezir, que Thyrnir, roi de Kraka Drakk, reçu les quatre généraux victorieux à sa table et lança ainsi les festivités qui lièrent des liens de l’amitié les deux peuples Nains, après que ceux-ci aient été liés par les liens de la fraternité martiale. Une nouvelle ère d’alliance et d’amitié s’ouvrait entre la Norsca et les Montagnes du Bord du Monde… Et c’est là aussi que le roi prit sa hache et fit s’agenouiller Gromdal, le nommant de ce fait Sauveur du fort du Dragon et, à titre honorifique, Thane du clan royal.

Une légende était née.

_______________________________________________

Voilà, merci de m'avoir lu ! Mon récit est d'ailleurs aussi sur un autre sujet alors n'hésitez pas à le commenter ! *;)*

Grom', qui va sur ce préparer ces critères de vote et commencer à tout lire en détails en vue du... vote.
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 8 Mai 2013 - 22:14

Et voici ma contribution !

Je reconnais volontiers que mon personnage est tout à la fois noble, guerrier et aventurier, mais le contexte - en fuite, son armée défaite, réduit ou presque à ses seules ressources - le rattachent avant tout, me semble-t-il, à cette dernière catégorie...

Ah, et ça fait 5 pages tout rond !




Je bloquai ma respiration et tendis la corde du grand arc. La double courbure, une âme de vif-acier enchanté et deux lamelles d'if, ploya sous l'effort. L'arme était l'un des trésors de ma famille, forgé avant qu'Ænarion ne devienne le Roi-Phénix. Les gravures d'or et d'argent incrustées dans le bois contaient la geste de ma lignée, de son fondateur, Ænethar, lieutenant d'Ænarion, et du Buveur de Sang qu'il abattit, les exploits de mes ancêtres, ceux de mon père, et les miens : le carnosaure vaincu alors que j'explorais les jungles de Lustrie ; la vouivre et son cavalier orque occis alors que je secourais l'un de mes amis, fils d'un roi nain, qu'il avait capturé ; l'assassin homme-rat dont j'avais détourné le poignard pointé vers la gorge de l'Empereur des humains ; et le lourd navire marchand de Marienburg que j'avais sauvé de la tempête puis du Léviathan qui l'avait assailli.

Accroupie dans les fourrés, le genou enfoncé dans le sol boueux, je demeurais immobile en dépit des élancements de douleur dans ma cuisse. Je venais à peine d'en arracher le trait barbelé qui m'avait percée la veille, et un filet de sang chaud s'écoulait de ma blessure et ruisselait le long de ma jambe. Les branchages me fouettaient le visage et une mèche dénouée de mes cheveux blonds dansait, au gré du vent, sur mon front.

L'empennage de plumes bleutées effleura ma joue lorsque je levai l'arc. Tout autour de moi, la violente averse de printemps, perçant aisément les jeunes feuilles de la forêt, détrempait la terre ; elle effaçait tout à la fois les cicatrices du gel de l'hiver et les traces de mon passage.

Je bandai l'arc à fond, la main derrière mon oreille droite. La pointe acérée d'ithilmar de ma flèche, frottée au charbon de bois pour en masquer l'éclat, vint buter contre son frein. Je la dirigeai vers l'éclaireur elfe noir qui s'avançait entre les arbres et se glissait subrepticement parmi les ténèbres nocturnes du sous-bois. Sa cape avait une teinte étrange, changeante, tantôt vert sombre et tantôt bleu nuit, et elle épousait l'ombre de chaque buisson et de chaque branche tandis qu'il se mouvait au rythme de leur balancement dans le vent. L'espace d'un court instant, j'oubliai la haine ancestrale qui m'étreignait le coeur et admirai sincèrement son talent éprouvé de chasseur. Sans le bruit sourd de la pluie sur sa cape, je ne l'aurais sans doute pas repéré.

Enfin, je relâchai la corde. Ma flèche s'envola, rapide, mortelle, tandis que je formulais une prière silencieuse pour que la main de Khaine, dans sa sombre bienveillance, la guide jusqu'à sa cible. A plus de cinquante pas, malgré la nuit sans étoiles et malgré le rideau de pluie, elle sectionna la carotide à l'endroit précis où je l'avais voulu. Il s'écroula, et le sang noir se répandit à gros bouillons de sa gorge tranchée tandis qu'il exhalait son âme maudite.

Moi, c'est mon souffle que je laissai enfin échapper en un long soupir. La pression retombait, et avec elle l'adrénaline, et je me sentais glisser dans une léthargie fiévreuse dont je n'aurais su dire si elle était causée par l'infection de ma blessure, par la perte de sang, ou par l'état d'épuisement dans lequel je me trouvais. Peu importait, d'ailleurs, tant ma situation semblait désespérée.

Hier encore, je commandais en second la puissante armée du prince Elthamir, de Tor Elyr, dépêchée de la Porte du Griffon pour intercepter une vaste force d'incursion elfe noire fraîchement débarquée dans mon royaume de Naggarythe. Aujourd'hui, malgré notre vaillance et la valeur de nos armes, nous étions en déroute, nos fiers soldats gisant étendus sur la plaine. La tête tranchée du prince, ses yeux vitreux dévorés par les mouches, ornait le trône du dynaste dont le dragon noir, ailes décharnées et souffle putride, avait décimé mes hommes.

Et depuis lors, je me cachais dans cette forêt dont je connaissais chaque arbre et chaque sentier pour échapper aux ombres et aux corsaires lancées à ma poursuite. Ma course effrénée n'avait été ralentie que par le carreau planté dans ma cuisse. Seule, avec trois dernières flèches dans mon carquois, je ne pouvais espérer survivre que quelques jours. Blessée, je ne pouvais rejoindre ma garde personnelle, guerriers fantômes et explorateurs aguerris qui m'avaient suivie dans toutes mes expéditions, et que j'avais postés dans la forêt, plus au sud, afin d'en interdire le passage aux forces d'incursion. Les rejoindre était pourtant primordial, car eux seuls se dressaient entre l'ennemi et le reste du royaume, sans protection jusqu'à la Porte du Griffon.

Je sortis la petite pochette de cuir rouge que je conservais glissée entre mes seins et l'ouvris. La gemme magique qui s'y trouvait s'éclaira lorsque je la saisis avec précaution, répondant à mon pouvoir. Mes propres talents de sorcellerie étaient fort modestes. Je n'avais jamais eu la patience nécessaire pour prolonger mon séjour à Hoeth et me consacrer pleinement à l'étude des arcanes ; mais lorsque je plaçais mon esprit en résonance avec lui, ce joyau ancestral attisait ma perception des vents de magie, et libérait ma capacité latente à les manipuler comme l'aurait fait un mage expérimenté.

Me concentrant sur ses facettes, je puisai dans le pouvoir de Ghur qu'il attirait à lui pour ressentir en moi la forêt environnante et fondre ma conscience en elle. L'esprit de chaque animal, écureuil, corbeau ou lièvre, m'attirait comme un phare lumineux, et je l'effleurais par la pensée, me glissant délicatement en lui à la recherche de la plus petite menace, du moindre signe de la présence d'autres elfes noirs.

Tous les sens de la forêt étaient en éveil, et le bruissement des feuilles et le chant des cascades et l'odeur de l'herbe humide et du vent marin me submergeaient. D'une caresse mentale, j'apaisai l'inquiétude d'un chevreuil qui avait senti mon intrusion, et je sondai l'esprit des arbres et des pierres et de la rivière toute proche, sans détecter de présence hostile aussi loin que je pouvais me projeter vers le nord.

J'approchai alors la gemme de ma blessure, et la posai sur la plaie. Elle s'illumina d'un feu brillant, d'un vert intense, lorsque je concentrai en elle toute la puissance de Ghyran, dont la terre et les arbres et l'eau bruissante de la pluie étaient saturés. Une douce chaleur se répandit dans ma chair mutilée. Par l'esprit, je voyais chaque fibre déchirée, chaque vaisseau tranché se ressouder sous l'effet de l'influx vital insufflé dans ma cuisse, jusqu'à ce que même ma peau ne conserve plus trace de l'entaille. Je rangeai la gemme dans son sachet, le sachet dans mon giron, et je ramassai mes armes pour me préparer à partir.

Je m'approchai du cadavre qui gisait dans la flaque de son sang que l'eau de pluie diluait. La cape dont la couleur m'avait tant intriguée n'était pas faite d'étoffe, mais avait été taillée dans le cuir écailleux de quelque monstre marin. J'ôtai ma flèche du tronc dans lequel elle s'était plantée, puis saisis l'arbalète tombée au sol. L'arme ne m'était pas familière, mais j'avais arpenté le vieux monde durant des siècles, et appris à manier la lourde arbalète des nains et même le long mousquet des hommes-rats, à l'aide duquel j'avais, d'un seul tir, fait sauter la tête d'une vouivre et celle du général orque juché sur son dos. Surtout, il ne me restait que trois flèches, ma grande épée et ma dague en ivoire de carnosaure.

D'un tir rapide, au jugé, je décochai une volée de traits dans le cadavre. Ils déchirèrent le cuir du plastron, et s'enfoncèrent dans les chairs avec un bruit de succion humide et déplaisant, qui me rappela ma blessure récente et me fit frissonner. Mais ils ne percèrent pas l'étrange cape. Surprise, je m'agenouillai et la retirai du cou de l'elfe noir. Les épaisses écailles avaient arrêté les carreaux. Prise d'une subite inspiration, je revêtis la cape, et délestai le cadavre de son carquois. Ainsi grimée en elfe noir, je m'élançai, d'une foulée rapide, et me mis en route vers le sud.

Deux jours durant, je courus de la sorte, pour mettre autant de distance que possible entre mes poursuivants et moi. Je ne m'arrêtai qu'en de rares occasions, le temps d'avaler une poignée de baies, de boire une gorgée de l'eau vive d'un ruisseau et de scruter les alentours par les yeux ou par l'esprit. L'averse avait pris fin aussi brusquement qu'elle avait commencé. Si le terrain en était plus praticable, la précieuse couverture qu'elle m'avait offerte était en revanche dissipée, remplacée par la lumière éclatante du soleil qui perçait, par rais épars, les frondaisons.

J'avais dû parcourir cent cinquante lieues lorsque j'arrivai à la caverne où mes hommes avaient établi leur campement. En fait de caverne, c'était une grande crevasse, large comme les épaules de trois elfes, qui s'enfonçait à pic entre deux rochers rongés par le lierre. L'ouverture était camouflée par quelques enchantements, et par l'ombre immense qu'un vénérable chêne millénaire projetait sur elle. Deux de mes guerriers, insoupçonnables sous l'épais feuillage, pointaient leurs flèches, sur moi, prêts à tirer. Mon déguisement ! pensai-je, et je jetai l'arbalète au sol tout en rabaissant mon capuchon pour dévoiler mon visage.

Ils me reconnurent, et abaissèrent leurs arcs. L'un d'eux, d'un bond leste, sauta au pied de l'arbre et s'avança vers moi.

- Princesse, c'est une joie de vous revoir, dit-t-il après s'être incliné. Nous n'osions plus espérer...
- Merci, Endil. Vous savez donc, pour la bataille.
- Votre aigle nous a porté votre message. Il était fou d'inquiétude, et disait que vous étiez blessée.
- Ma jambe. Un carreau. Mais la blessure est guérie. Quelle est la situation ?
- La plupart de nos hommes sont déployés en patrouille lointaine, pour couvrir le plus large périmètre possible et repérer l'ennemi. Rassemblement prévu dans quatorze heures. Et votre aigle survole la forêt à votre recherche depuis hier. Ici, nous ne sommes plus que six.
- Bien.
- Nous aurions voulu envoyer des hommes à votre recherche...
- ... mais vous avez suivi mon ordre de n'en rien faire. Vous avez bien agi.
- Merci, Ma Dame.

Les autres gardes nous avaient rejoints, dont leur capitaine Véril, mon plus ancien compagnon d'arme, garde du corps attitré depuis ma naissance, qui m'avait suivie des rives gelées de la Norska aux sables brûlants des Terres Arides, et de la lointaine Cathay jusqu'à la Forteresse de l'Aube. La vue de ce vieil ami fit monter un sourire à mes lèvres. Je l'accueillis d'une accolade, et notre étreinte dura à peine un battement de coeur de plus que ce que l'étiquette considérait comme bienséant.

- Dame Kaelyn, me demanda-t-il ensuite, comment tout cela a-t-il pu arriver ?
- Le Prince Elthamir n'aurait sans doute pas dû intriguer autant pour obtenir le commandement de mon armée, répondis-je. Mais peut-être était-il plus malchanceux qu'incompétent ; surtout, il est mort vaillamment, aussi tairai-je à l'avenir les griefs que j'avais à son encontre.
- Combien de vos soldats ont-ils pu survivre ?
- Trop peu. Pas les chevaliers du Phénix Scintillant, en tout cas, ajoutai-je, et mon coeur se serra en pensant à ces joyeux jeunes gens criblés par les traits noirs des balistes, ni la Compagnie de la Tour de l'Aurore, ni le mage Amalad et son escorte... Non, je crains qu'il n'y ait aucune aide à attendre de ce côté.
- Et chez les bannis ?
- Ils ont subi de lourdes pertes, il n'y a pas de doute, et cela devrait les ralentir quelques jours. Mais leur dragon est toujours en vie, même si je l'ai blessé... Heureusement, dans la forêt, ses mouvements sont limités, et nous devons exploiter cet avantage. Mais ils sont encore cinq fois plus nombreux que nous.
- Que faire, alors ? Les harceler à distance ?
- Regarde la cape que je porte. La plupart d'entre eux en avaient une. Ce n'est pas avec des flèches que nous les vaincrons. Le seul moment où nous pourrions les atteindre, c'est lorsqu'ils ne les portent pas, lors d'une halte.

Je restai un instant songeuse, retournant dans ma tête un plan qui avait déjà commencé à y germer. Un plan audacieux, un plan désespéré. Lorsque je relevai les yeux vers Véril, ils pétillaient de cette lueur de joie sauvage qu'ils revêtaient avant la bataille.

- Cette cape... elle me donne une idée.
- Vous voulez vous infiltrer dans le campement des elfes noirs, murmura-t-il d'un ton atterré et désapprobateur.
- Tu me connais trop bien, Véril ; suffisamment, en tout cas, pour savoir que c'est la meilleure solution que j'entrevoie, et donc pour ne pas tenter de m'en dissuader.
- Dans ce cas, il faudra que votre déguisement soit parfait.
- Ne t'inquiète pas, j'y veillerai.

J'atteignis au crépuscule le campement des elfes noirs que mes éclaireurs avaient repéré. Lorsque j'entrai dans le camp, à la nuit tombée, ils avaient pris position tout autour, et je savais que leurs flèches, depuis les ombres du sous-bois, étaient pointées sur chaque soldat qui s'approchait de moi, au cas où mon déguisement, malgré ma minutie, serait éventé.

J'avais rabattu la cape d'écailles sur mon armure, et mes ensorcellements m'avaient donné les traits et la stature du corsaire que j'avais tué la veille. Pour parachever mon image de rescapé de la bataille, j'avais planté une flèche dans mon épaulière, qui donnait l'impression de m'avoir percé l'omoplate mais était en réalité glissée entre l'étoffe et la peau.

Les elfes noirs avaient dû chercher une clairière pour y établir leur campement, mais, faute d'en avoir trouvé une, ils se l'étaient fabriquée. Mes yeux se brouillèrent de larmes de rage en découvrant le cercle calciné de l'incendie qu'ils avaient allumé, l'épais tapis de cendres au sol et les souches à demi consumées débitées à coups de haches ; l'unique chêne rescapé, comme par miracle, de l'incendie, avait eu les feuilles brûlées, et ses branches portaient suspendus, comme d'étranges fruits, des cadavres de mes soldats utilisés comme cibles pour l'entraînement.

Ils avaient disposé leurs tentes à la lisière du disque de cendres, laissant le centre inoccupé et y dressant un immense brasier dont les flammes dansantes dissipaient les ténèbres alentours. La plus imposante des tentes faisait face à l'entrée de la clairière, de l'autre côté du feu, et elle était surmontée par un étendard frappé d'un dragon de mer d'émeraude dansant dans une mer d'ombres.

Mon déguisement semblait fonctionner. Les brumes que je projetais dans l'esprit des sentinelles, qui voyaient une silhouette familière sans manifester à son encontre de suspicion ou de méfiance, protégeaient mon entrée.

A ma droite, entre la tente du commandant et une autre, un enclos de fortune avait été dressé. Son périmètre était plus symbolique que réellement contraignant, d'ailleurs : allongé sur le sol, entouré de carcasses de cerfs à demi mâchonnées, le terrible dragon noir sommeillait. Ses ailes parcheminées étaient repliées sur son corps, et sa queue aux fanons violets tranchants comme des rasoirs, enroulée autour de lui, battait l'air par moments en de brusques soubresauts. Son échine écailleuse était soulevée par sa respiration, et un ichor noir suintait d'entre ses écailles couleur de nuit, à droite de son poitrail, à l'endroit où mon épée avait percé sa peau.

Je passai près du monstre endormi et me glissai dans la tente, tous les sens en alerte. Le commandant des elfes noirs se retourna quand j'entrai, et un jeune lapin ensanglanté remuait faiblement dans son poing serré, tandis que son autre main approchait un poignard de l'animal.

Piètre divertissement, dit-il d'un ton blasé en l'égorgeant d'un geste sec. Ces bêtes sont trop frustes pour saisir tout le raffinement, toute la délicate beauté de la souffrance qu'on leur inflige. Toi, par exemple, la douleur de cette flèche plantée dans ton épaule doit t'être insupportable, et pourtant tu ne l'ôtes pas. Pourquoi, sinon pour l'exquise ivresse que procure cette pointe effilée fichée dans ta chair ?

Mais déjà l'enchantement sur lequel je m'étais concentrée dès mon arrivée prenait effet, car lorsqu'il tenta de ranger son poignard dans le fourreau à son côté, son bras refusa de bouger. Les rais de lumière qui jaillissaient du feu au centre de la tente semblaient l'entourer comme autant de filins d'une extrême minceur, mais durs et tranchants comme des câbles d'acier. Il me dévisagea, stupéfait et furieux.

- Ce n'est pas ta sorcellerie qui retiendra longtemps mon courroux, dit-il avec mépris. Qui t'envoie, assassin ? Qui t'a payé pour me prendre la vie ? Qui irai-je occire après t'avoir démembré ?

Et ayant craché ces mots, il banda ses muscles, pour rompre les liens invisibles qui l'entravaient. Il se contracta, mais plus il forçait, plus les liens s'enfonçaient dans sa chair, fendant la peau et déchirant les tissus mous. En quelques secondes, le sang ruissela de la multitude d'entailles qui zébraient son corps ; mais il ne capitula point.

Je me glissai derrière lui d'un mouvement preste, le poignard sorti, et je le frappai de deux coups rapides, derrière chaque genou. Les tendons sectionnés, il s'effondra au sol. Je le contemplai quelques instants, immobile, vaincu, et lui dis d'une voix où transparaissait ma haine :

- Ce n'est pas un assassin envoyé par l'un de tes ennemis qui t'a si aisément vaincu. Je suis Kaelyn, héritière d'Ænethar, membre de la lignée des Anar par ma mère, et protectrice de ces terres.
- Ainsi, c'est toi, usurpatrice ? La reine auto-proclamée des vagabonds loqueteux, des loups étiques et des ruines lugubres qui ne sont que le spectre grimaçant de la grandeur de la cour de mon roi ? Lorsqu'il reviendra reprendre les terres qui lui reviennent de droit par sa naissance, tu verras combien ton royaume était dérisoire comparé au sien.

J'empoignai sa mâchoire d'un geste brusque, la maintenant ouverte, y glissai mon poignard, et coupai sa langue en d'un mouvement sec. Ses yeux écarquillés s'emplirent d'horreur quand sa bouche s'emplit de sang, puis quand, submergée par la rage qui avait jeté un voile sur mon esprit, j'assénai ma lame à coups répétés, encore et encore, tandis qu'il geignait de douleur.

D'une bourrade, enfin, je le poussai vers l'entrée de la tente et le jetai dehors. Il tenta à grand peine de se relever malgré ses jarrets tranchés, chancela, et renonça finalement. Il se traîna à genoux sur un mètre, puis s'effondra. Son sang s'écoulait par ses nombreuses plaies, et une main glissée sous son ventre lacéré essayait en vain d'empêcher ses entrailles de se répandre sur le sol. Malgré sa langue sectionnée, il poussa un cri terrible, désarticulé, de souffrance pure.

Ses soldats se retournèrent, l'horreur initiale laissant place, sur leur visage, à une expression de totale incrédulité. Toujours dissimulée dans la tente, je concentrai le pouvoir des flammes et des étincelles, qui tourbillonnaient autour du feu allumé au centre de la clairière, en une sphère incandescente qui embrasa ses vêtements et le consuma. A ce signal, une volée de flèches tirées depuis la lisière des bois s'abattit sur les soldats immobiles, effarés. Plusieurs s'effondrèrent, transpercés, un flot de sang carmin se déversant de leurs blessures pour être aussitôt absorbé par la cendre.

Posément, j'engageai une flèche, levai mon arc et le bandai. Je relâchai la corde, et un corsaire s'effondra. Si profond était mon calme que le temps, autour de moi, semblait s'être figé. Hysh, vent de lumière et de sérénité, s'était glissé en moi, il s'écoulait dans mes veines et guidait chacun de mes gestes. Un battement de coeur, une flèche encochée, un battement de coeur, la corde tendue, un battement, la corde relâchée, un dernier battement, un elfe noir mort. Flèche encochée, corde tendue, puis relâchée ; un autre mort. Je tirai sans discontinuer jusqu'à ce que ma main, s'abaissant vers mon carquois, n'y rencontre plus que le vide.

Je raccrochai alors mon arc dans mon dos et sortis de son fourreau ma longue épée guerrière. Sa lame ensorcelée miroitait dans la lumière dansante du brasier alors que je sortais de la tente. D'un pas de côté, j'évitai la charge furieuse du guerrier le plus proche, puis j'abattis mon épée d'un geste bref, lui tranchant les deux mains. Il s'effondra, le sang s'écoulant à flots des moignons de ses bras. J'avançai calmement, en une lente marche où chacun de mes mouvements mesurés témoignaient d'une parcimonieuse économie.

D'un battement sec de ma lame, je détournai une lance pointée vers ma poitrine, et décapitai son porteur en un rapide moulinet. La seconde suivante, j'ouvris un sillon sanglant dans le ventre d'un assaillant qui s'avançait, l'épée dressée. J'abattais mon épée de taille et d'estoc, sans répit, comme dans un songe. J'assénais quelques coups amples, en demi-cercle, pour me donner du champ ; mais je me concentrais surtout sur des attaques courtes, puissantes, qui tranchaient les chairs, les armes et les os.

Un guerrier revêtu d'une armure d'un noir de jais, qui brandissait une lourde épée à la lame dentelée, jaillit devant moi. Il arma une frappe haute, horizontale, qui visait ma tête ou mon cou. Je feintai une estocade au ventre, et le mouvement qu'il fit pour esquiver mon attaque déséquilibra la sienne. J'opposai l'acier à l'acier et bloquai sa lame du plat de mon épée, puis, d'un revers rapide, lui fis sauter la tête. Son corps décapité vacilla et s'écroula, son arme sous lui.

Tout autour de moi, un cercle d'elfes noirs déterminés à m'abattre s'était formé, si dense que ni mes coups, ni les flèches de mes hommes ne semblaient le réduire. Le sol à mes pieds, pourtant, était tellement gorgé de sang que je m'y enfonçais jusqu'aux chevilles. Je puisai dans la rage intense qui m'habitait la chaleur incandescente qui embrasa l'air autour de moi. Les guerriers qui me serraient de près s'écartèrent et se jetèrent au sol pour tenter de noyer dans le sang les flammes qui consumaient leurs habits et leurs chairs.

La fatigue me submergeait alors que les elfes noirs, toujours aussi nombreux, revenaient à la charge. Mes bras me semblaient aussi lourds que le plomb, tandis que mon épée tournoyait pour les repousser. D'une fente, je transperçai une furie entre ses seins nus, et ressortis ma lame d'une rapide torsion du poignet qui zébra la gorge de sa voisine d'une entaille sanguinolente. De la main gauche, j'empoignai les quillons d'une dague dont la lame couverte d'un enduis verdâtre se dirigeait vers mes cotes. Un carreau, dévié par ma cuirasse, frappa un guerrier derrière moi alors que sa lance me perçait l'épaule. Enfin, une épée, se glissant sous ma garde, traça sur mon flanc une longue estafilade sanglante.

La douleur me fit pousser un cri rauque, farouche, et je rompis d'une roulade en arrière. Le souffle court, je me concentrai un instant sur ma gemme. J'invoquai le pouvoir des ombres dansantes des arbres à la lumière du feu, des ténèbres qui engloutissaient la forêt alentour, de la nuit profonde qui s'était abattue sur elle. Je basculai dans un monde d'obscurité. Je fis quelques pas à tâtons, et en ressortis brusquement. Je n'étais désormais plus dans la clairière, mais derrière un chêne à la lisière de celle-ci.

Dissimulée, j'observai la stupéfaction se peindre sur le visage de mes ennemis, puis leur désarroi et leur colère devant les dizaines de cadavres qui jonchaient le sol. Sans le moindre effort, je voyais les âmes sombres des défunts qui s'attardaient au-dessus du champ de bataille et voletaient, désemparées, terrifiées, à la recherche de leur dépouille mortelle. Fermant les yeux, je me laissai emplir par leur désespoir, qui fit écho au mien et réveilla le chagrin atavique qui sommeillait en moi. La peine pour nos terres englouties, l'amer regret de notre gloire passée, l'infinie souffrance de nos chers disparus me submergèrent. Je laissai ces émotions s'écouler en moi, et les déversai dans l'esprit des elfes noirs dans la clairière, les noyant sous ma tristesse tandis que le souffle des décédés, tout autour d'eux, leur murmurait à l'oreille la vanité de toute lutte.

L'un après l'autre, ils laissèrent choir leurs armes à terre et restèrent pantelants, comme assommés par la chape de désespoir qui s'était abattue sur eux. Alors je façonnai une ombre menaçante, ailes cadavériques et griffes acérées, qui emplit l'air de la clairière jusqu'à la recouvrir tout-à-fait. J'ignore ce qu'ils y virent en vérité, tant il est vrai que chacun projetait ses propres peurs sur le monstre qui semblait approcher à vive allure. Rendus fous de terreur par leurs visions, ils s'enfuirent tous en une cavalcade éperdue à travers les bois.

Alors je me tournai vers le dragon perverti, torturé, qui restait dans son enclos, désorienté par la perte de son maître. Il me fixa en retour, puis son regard se porta sur l'amoncellement de corps tout autour de moi. Enfin, ses yeux brûlants, jaunes, revinrent vers moi, et que je sois damnée si ce ne fut pas de la peur que je ressentis aux tréfonds de son esprit corrompu. De la peur, et du respect. D'un puissant battement d'ailes, il prit son envol en direction de l'ouest, vers les terres maudites au-delà de l'océan.
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Narog
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 8 Mai 2013 - 23:55

Voici ma participation, sachez seulement que c'est une partie d'un plus gros récit en cour de rédaction.
Petit truc utiles avant.
* Machapharia : Epée à un seul tranchant, concave avec un manche en forme de crochet. Peut aussi bien être utilisé pour percer que trancher.

Vive griffe.

Le soleil allait bientôt se coucher sur la cité de Picdargent, dont les rues, grouillant encore d’activité, n’allaient pas tarder à se vider pour laisser places aux patrouilles de nuits renforcées par l’arrivée de visiteurs au combien importants. Les marchands rangèrent leurs étals ou fermèrent leur magasin avant d’entrer chez eux tandis que les autres citoyens faisaient de même. En un rien de temps les rues furent désertes et le calme qui y régna alors était seulement interrompu par le passage de patrouilles de miliciens. Ses derniers, étant des elfes, percevaient mieux qui quiconque le monde aux alentours, mais aucun d’entre eux ne remarqua que l’ombre derrière une caisse était bien trop longues. Mais ce fut bien plus tard, une fois que l’obscurité de la nuit prit possession des lieux, qu’un elfe sortit de sa cachette, tous ses sens aux aguets.
Alièra Picdargent, l’actuelle reine de la cité du même et des terres environnantes, n’avait pas lésiné sur la protection de ses ‘invités’. Toutefois cela ne perturba guère l’ombre, il savait pertinemment que le trajet jusqu’au palais royal n’allait pas lui causer de problème, cependant c’était une fois arrivé sur place que les choses allaient se corser. Le palace était non seulement gardé par des soldats d’élites n’ayant pas grand-chose à voir avec les miliciens qui patrouillaient dans les rues. Mais il y aurait en plus des membres de l’Aconit, la milice privée de la reine dont certains membres avaient une maitrise de la discrétion similaire à la sienne.
Il se mit toutefois en mouvement, se frayant un passage entre les patrouilles sans jamais être repéré. Il arriva finalement devant le mur d’enceinte protégeant le palais. Ce dernier faisait quinze mètres de haut et avait été construit de manière à être parfaitement lisse, ne laissant aucun point d’appuis à d’éventuelles personnes voulant l’escalader. Toutefois il ne se souciait plus de ce genre de détail et il grimpa avec une vélocité qui n’avait rien d’elfique, ses ongles creusant littéralement la roche, créant ainsi ses propres point d’appuis.
Arrivé sur le chemin de ronde il jeta un bref regard aux alentours pour s’assurer que personne ne l’avait vu, puis il sauta simplement dans la cour intérieur, se réceptionnant au sol tel un chat et se mettant en marche tout aussitôt. Il était venu tant de fois en ce lieu par le passé qu’il connaissait le chemin qu’il devait prendre presque par cœur. Il devait juste être très attentif aux alentours, d’autant plus que l’Aconit était présent.

Alèria poussa un soupir en voyant sa benjamine entré dans la salle vêtue de son armure habituelle et de ses deux machapharias* alors que tous les membres de la noblesse de Picdargent était présent à cette réception. Pire elle avait eu l’audace d’amener Varcolac avec elle. Ce loup géant des Vipérines qu’elle avait recueilli encore un louveteau, et qui depuis lors la suivait presque partout. Toutefois même si elle n’aimait guère la bête, elle non plus d’ailleurs, c’était peut-être mieux avec ce qui se tramait ce soir. Une chose était sûre, ce loup défendrait sa sœur jusqu’à son dernier soupir. Elle reporta son attention à Irvinia et soupira de nouveau, elle n’avait effectué aucun soin particulier pour cette soirée, ses cheveux roux était mis en queue de cheval comme à son habitude, bien qu’elle ait pris soin de les nettoyer avant de venir. Mais ce qu’il l’énervait le plus c’est qu’elle n’avait pas pris le soin de camoufler ces quatre cicatrices parallèles qui descendait du bas de sa joue gauche en passant par sa gorge et se terminant au niveau de la clavicule du même côté.
- Que vient faire cette fille ici ? Cette question posée par son plus important invité, le fils du Dynaste Marcus et de la reine Aspophilia de Selnir interrompit son examen. Toutefois le ton agacé de son invité l’interpella.
- Disons qu’elle est un peu obligée de venir à cette soirée. Dit-elle en adressant un sourire ambivalent au jeune Druchii.
- Et moi qui espérais ne plus jamais la revoir ! Répondit Tyrius en mentant qu’à moitié.
Ses paroles troublèrent la reine qui fronça les sourcils, qu’est-ce qu’Irvinia avant encore fait ?
- Où est ce que vous l’avez rencontré ?
En réponse à cette question le jeune elfe écarquilla les yeux de surprises, ce qui augmenta la curiosité de son hôte.
- Elle était dans l’escorte que vous avez envoyée à notre rencontre.
- J’aurais dû me douter qu’elle s’immiscerait dans la troupe de soldat. Répondit-elle dans un soupir. Quelle impression vous a-t-elle laissée ? Poursuivit-elle sans laisser le temps à son interlocuteur de l’interrompre.
Tyrius la regarda en fronçant les sourcils à son tour, se demandant s’il arriverait à être le plus diplomate possible.

Irvinia observa la discussion entre sa sœur et cet elfe qu’elle n’aimait guère. Le peu de temps qu’elle avait passé avec lui n’avait fait que confirmer ce qu’elle pensait de lui. Il était à l’image de tous ces autres Druchiis, gratuitement cruel et égocentrique. Varcolac aussi ne l’aimait guère et juste à maintenant l’instinct de son compagnons à quatre pattes s’était révélé infaillible. Après tout, un dicton Vipérii ne disait-il pas qu’un Lukos apprivoisé savait qu’une personne allait faire du mal à son maître tôt ou tard ? La jeune elfe sourit à cette pensées, que penser du comportement du loup envers sa sœur ainée alors ?
Toutefois elle se rembrunit bien vite en considérant ce que sa sœur s’apprêtait à faire, la vendre comme du vulgaire bétail à Selnir pour conclure une alliance avec cette citée et les forces Druchii de la Sensuelle agonie ?
Elle pensa un instant à son frère Tolvanis, qu’on appelait dorénavant le parricide. Ce dernier avait levé des forces armées et avait levé le siège d’Heraclis en écrasant littéralement les forces elfes noirs. Toutefois il avait fait cela sans l’accord du roi, leur père. Ce dernier avait alors ordonné à son fils de venir s’expliquer sans délais, car il avait toujours entretenu une neutralité absolue dans le conflit qu’opposaient les forces de Selnir et de l’arche noire de la Sensuelle Agonie aux trois autres Cité Royaume des Vipérines, Heraclis, Karnassos et Getae.
Elle ignorait ce qui s’était exactement passé durant cette entrevue, mais selon sa sœur, lorsque leur père le condamna à mort pour crime de haute trahison, des soldats fidèle à Tolvanis était entré dans la pièce et avait massacré la garde royale. Dans la cohue, le prince avait occis son propre père.
La jeune princesse chassa ses pensées et se concentra sur le présent. Elle balaya la pièce du regard et remarqua une présence exagérée de membre de l’Aconit. Sa sœur tramait elle quelque chose ?

L’elfe passa passe par le dessus de la fenêtre et asséna son coup si rapide à l’agent qui la gardait que ce dernier ne se rendit même pas compte de ce qui lui était arrivé. Son corps s’écrasa au sol, la gorge tranchée. Sans perdre un instant l’assaillant se jeta sur les trois autres membres de l’Aconit présent dans la pièce, les tuants tous avant qu’ils ne aillent le temps de faire quoi que ce soit. L’assaut fini, il tendit l’oreille mais ne détecta rien d’anormal. Le bruit de la fête avait couvert le bruis des corps s’écroulant sur le sol. Il essuya ses lames, et sans prendre le temps de cacher les corps il se dirigea vers le balcon dominant la salle des fêtes, se glissant une nouvelle fois dans les ombres. D’un simple coup d’œil il repéra certain membres de l’aconit ainsi que les trois personnes qu’il recherchait. Deux d’entre elles étaient en train de discuter tandis que la troisième était accompagnée par Varcolac, le louveteau qu’il lui avait confié tant d’années auparavant.
Il huma l’air et l’odeur qu’il sentit faillit le faire entrer dans une rage incontrôlée. Il réussit cependant à rester maître de lui-même et examina plus attentivement la salle.
Ce nouveau examen lui permit de repéré trois ombres similaire à la sienne tapies dans la salle, mais surtout la personne qu’il désirait le plus tuer dans ce monde ; Vaelios de Pirée.
Toutefois un bruit attira son attention, une personne était en train de monter sur le balcon et pour se faire allait passer par la pièce par laquelle il était entré. Celle qui contenait les corps de ses victimes.
Le Vipérii sourit malgré lui, il avait prévu cela, et au moment où l’alerte serait donnée, il passerait à l’action. Il sortit trois boules de sa sacoche et se tint prêt.

- Pourquoi mon avis sur cette fille vous intéresse tant ? Demanda Tyrius, esquivant ainsi la question de son hôte.
-Cela m’intéresse c’est tout. Répondit-elle en lui adressant un sourire énigmatique.
- Ne devriez-vous pas me présenter ma future compagne, votre sœur. Plutôt que de vous enquérir de ce que je pense d’une de vos combattantes ?
Alièra lui adressa alors un sourire entendu.
- J’imagine qu’il est un peu tard pour vous la présenter, puisqu’elle est venue d’elle-même à vous.
Un masque d’incompréhension se dessina une fraction de seconde sur les traits du Druchii puis laissa place à de la surprise.
- Elle ? Demanda-t-il tout en se tournant vers Irvinia qui s’était appuyée contre un mur de la salle semblant s’ennuyer à mourir.
- Effectivement.
- Intéressant….
La reine rit à cette remarque, il était la deuxième personne à dire cela de sa sœur. Toutefois elle ne savait pas si c’était une bonne chose, la première lui ayant confié ce loup.
- Est-elle à votre goût ?
- Son physique n’est pas pour me déplaire, sa peau mate très exotique non plus d’ailleurs.
-Et pour le reste ? Demanda Alèria, sachant pertinemment ce qui allait suivre.
- Elle est agaçante… commença-t-il avant d’afficher un étrange sourire et de continuer. Ce qui est assez attirant en fait.
Intéressant songea la reine en entendant la réponse de son invité, tout point semblable à celle que lui avait fait Naerios de Torelis à l’époque.
Tyrius quant à lui considéra l’arrangement entre ses parents à cette Alièra d’un nouvel angle. A vrai dire il était excité par la perspective que cette fille agaçante devienne sa femme. Il pourrait alors se venger des sarcasmes qu’il avait subis de sa part en la brisant peu à peu. L’humiliée quotidiennement et faire en sorte qu’elle devienne de plus en plus dépendante de lui.
Toutefois un cri venant d’une pièce à côté du balcon surplombant la salle attira son attention, ainsi que celles de toutes les personnes présentes. Toutefois il n’eut pas le temps de s’interroger plus en détail, que trois détonation retentirent, suivit immédiatement par une lumière aveuglante.

Naerios n’hésita pas une seconde après la détonation des trois sphères qu’il avait lancées. Il sauta dans la salle de réception, atterrissant sur une des ombres qu’il avait repérés précédemment en lui plantant un poignard dans le dos.
Sans même adresser un regard à sa dernière victime, il continua sa route, profitant de l’aveuglement et l’hébétement provoqué par ses sphères flashs pour tenter de tuer un maximum d’agent de l’Aconit. Tout en mouvement il taillada ses ennemis assez proches de son machapharia tenu en main droite tout en lançant des couteaux de sa main gauche. Il adressa deux jets à l’attention de Tyrius et la reine, mais il grimaça quand il constata, sans réelle surprise, que ses armes avaient été arrêtées par un charme magique. Il ne leur prêta alors plus d’attention et se concentra sur le vrai objectif de sa mission. Mais, avant il fut un pas vers la droite et dégaina son deuxième machapharia. Il les planta ensuite dans le torse d’une personne, la soulevant du sol d’un bon mètre, avant de les retirer. Il empêcha momentanément le corps de tomber et murmure à l’oreille du mourant quelque chose. Satisfait il laissa tomber le corps et se remit en mouvement. L’effet du flash allait s’estomper, il n’avait plus de temps à perdre.

Lorsque Alièra recouvrit l’usage de sa vue, elle ne put que constater la mort de quatre membres de sa milice ainsi que celle de l’invité prestigieux qu’était Vaelios de Pirée. Mais le pire était que l’agresseur s’était totalement volatilisé, sa sœur et son loup avec.

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Arthamir
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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyMer 8 Mai 2013 - 23:59

Bon, un petit récit écrit entre 23 h et minuit, juste histoire de participer... *sac*


***


L'elfe continuait de la fixer, ses doux yeux gris ne quittant pas un instant son visage.

Illiana n'aimait pas ca. Bien que revêtu d'un simple robe blanche sans aucun autre signe distinctif, elle sentait chez lui quelque chose... quelque chose qu'elle aurait préféré éviter. Évidemment, sans l'armure cérémonielle, il était impossible d'en être certaine, mais si cette marque qu'elle ressentait chez lui était autre chose que le contre-coup de ce qu'elle avait vu dans le Temple, alors cela signifiait...

Un serveur vint lui apporter un autre thé. Cette boisson cathayenne avait d'habitude le pouvoir de la détendre et de lui remettre les idées au clair, mais cette énième tasse commençait à la dégoutter du breuvage couleur de miel. Néanmoins, elle porta machinalement la porcelaine à ses lèvres, laissant ainsi le liquide brûlant s'écouler dans sa gorge.

Les derniers lambeaux du soleil rouge s'étiolaient à l'horizon, projetant quelques ultimes reflets de flammes sur la ville. La métaphore fit frissonner la jeune noble, lui rappelant à nouveaux de désagréables souvenirs. Elle reposa la tasse sur la table et embrassa du regard la terrasse fleurie de l'auberge du Dragon de Tor Elyanil. Plusieurs personnes avaient décidés de passer là leur fin de journée, dans cette atmosphère mélancolique propre à la race elfique. Quelques couples d'amoureux, un ou deux marchands fatigués, une poignée d'érudits penchés sur de longs vélins enluminés, couverts de symboles ésotériques... Et cet elfe indéfinissable, commun au possible. Pourtant, Illiana sentait, sentait cette aura...

Peu importait. Que pouvait-t’il faire, de toute façon, quand bien même ses soupçons s'avéraient fondés ? Le capitaine allait bientôt arriver. Sitôt leur marché conclu, elle dormirait une dernière fois dans cette colonie. A l'aurore, elle serait loin, en route vers les Portes de Calith...

Un serveur s'approcha de l'elfe en blanc, l'interrogeant sur ses préférences en terme de boisson. Sans une parole, ce dernier se contenta d'indiquer un élément de la carte du doigt.

Sans une parole. Comme si...

Illiana en était désormais pratiquement sûre. Il était là pour elle.

Sa main agitée de tremblements nerveux renversa un peu de thé sur le napperon de dentelle.

Pendant ce temps, l'elfe aux yeux gris souleva du sol un très long étui de bois blanc assemblé tout en longueur, qu'il posa sur la table. Il fit tourner une petite clé dorée dans la charnière, mais n'alla pas au-delà.

La noble demoiselle tourna précipitamment son visage vers la grand' place en contrebas. Son regard s'attarda un instant sur les spires enténébrées par le crépuscule, sans vraiment leur prêter une attention digne de leur magnificence. Elle était... oppressée. Quelque chose n'allait pas.

La porte de la terrasse s'ouvrit alors. Un elfe vêtu d'une cape sombre en émergea et s'approcha de la table de la jeune femme.

Illiana se sentit enfin soulagée. Le capitaine était enfin arrivé. Elle se leva à demi pour l’accueillir.

L'elfe en blanc ouvrit son étui et en tira une lourde hallebarde consacrée.

Aussitot, le « capitaine » fit jaillir une arbalète à répétition d'acier noir de ses robes de jais. Un carreaux fendit les airs vers le guerrier muet. Ce dernier ne cilla même pas, et se jeta à la rencontre du trait, sa lame brandie vers l'imposteur.

Quant au carreaux, il se brisa à quelques centimètres du Garde Phénix dans un jaillissement d'étincelles doré.

L'assassin elfe noir lâcha un nouveau tir et tira précipitamment ses poignards. L'élu d'Asuryan était déjà sur lui.

Le combat fut bref, et d'une rare violence. Il s'acheva lorsque la tête décapité de l'elfe noir toucha le sol, aux pieds du moine-guerrier Asur.

Choquée, Illiana leva des yeux effarés vers ce dernier.

Il y eu un silence général. L'assemblée, choquée, s'était tue devant la scène de mort.

C'est alors que le serviteur de l'Empereur des Cieux prit la parole. Sa voix était étrange, résonnant d'un écho mystique, d'une dimension éthéré dont l'on aurait osé imaginer la provenance.

« Fille d'Isha, ne craint de la volonté d'Asuryan. Les visions que tu as reçu au Temple de la Flamme sont des manifestation de Sa présence. Ne fuit pas le Créateur. Car où que tu te cache, la Lumière sera toujours là pour te rappeler qu'Il s'est penché sur ta destinée. »

Puis, sans un mot de plus, le Garde Phénix fit volte face et quitta la terrasse.

Dès le lendemain, Illiana embarquait à bord de l'Aigle des Vents. Cap sur Ulthuan, sa famille...

… et le Temple de la Flamme.



Dernière édition par Arthamir le Jeu 9 Mai 2013 - 1:34, édité 1 fois
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Urdithane
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Urdithane


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MessageSujet: Re: [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »    [Participation] « Les Trois dés six, leur vie, leur œuvre »   EmptyJeu 9 Mai 2013 - 1:12

Arg je dépasse de 1h06. Tant pis !
***


Aldeth marchait.
Trois jours s’étaient écoulés depuis l’incident.
Trois jours que la magie l’avait quitté.
Trois jours qu’il devait se contenter de campement en forêt, trois jours qu’il devait s’abaisser à voler aux voyageurs inattentifs de quoi subsister.
Il maudissait une nouvelle fois la Bretonnie et ses voleurs de chevaux lorsqu’au détour d’un chemin, ses yeux d’elfes aperçurent un château sur une colline lointaine.
Un sourire éclaira son visage : enfin un refuge digne de son rang !
***
Le vieux Léon flânait sur les remparts comme il aimait le faire lorsqu’aucune ne tâche ne pressait. Il s’appétait à réchauffer ses vieux membres un long moment sous le grand soleil d’hiver et fût donc extrêmement contrarié lorsqu’un jeune garde transpirant vint lui annoncer qu’un étranger s’était présenter au pont levis et demandais l’asile pour la nuit.
- Est-il riche ? , demanda le vieillard.
- Ces habits incite à le croire monsieur.
En tant qu’intendant, le vieux Léon devait se résigner à rejoindre son maître pour le prévenir. En bon domestique, il savait toutefois anticiper ses demandes, aussi stupides soient elles.
-Appliquez la procédure habituelle, ajouta il après un long soupir.
***
Aldeth s’allongea avec délectation sur le confortable lit. Une domestique l’avait conduit jusqu’à cette chambre en lui assurant qu’elle repasserait dans la soirée pour le présenter au chevalier gouvernant le domaine.
Allongé sur un édredon d’aussi bonne facture, l’elfe ne se sentit même pas plongé dans les songes qu’il voulait tant éviter...
Il se revit, 3 jours auparavant, avançant avec fierté dans la forêt, conscient du prestige de son poste de protecteur des pierres gardiennes de Bretonnie, et certain que sa puissance de mage le protégerais de tout incidents. Aussi, lorsqu’une dizaine d’hommes avait surgis des fourrés, il avait rassemblé ses pouvoirs avec confiance. Trop.
L’impensable se produisit.

Aldeth fût réveillé par le chuintement de l’acier que l’on tire du fourreau. Il tenta d’utiliser sa magie et constata avec horreurs qu’elle lui était toujours interdite.
***
Le vieux Léon marchait de son pas lent habituel vers les quartiers de son maître. Les hommes d’armes avaient dû finir le travail et il fallait l’annoncer à Sir Henri.
Il passa devant les fenêtres devant les fenêtres du château sans même regarder la petite ville qui s’y accolait et entra une nouvelle fois dans la salle des buffets : il était tard dans l’après-midi, mais son seigneur s’y trouvais, comme à son habitude.
Léon observa le chevalier avec un dégout masqué. En trente-cinq ans qu’il servait la famille, il avait pu la voir décliner, la fière lignée qu’elle était autrefois se réduisant maintenant à cet homme qui s’abreuvait de vin affalé sur un banc.
-Mon seigneur, nos hommes ne devraient plus tarder.
-Parfait. J’espère que la bourse de l’étranger recèle autant que nous l’avons espérer. Installe-toi en les attendant, et partage avec moi ce délicieux nectar d’Estalie.
S’exécutant le vieil homme repensa à l’honneur de la maison et aux agissements de son interlocuteur qui se comportait plus comme un bandit des Terres du Sud que comme un noble chevalier de la Dame.
Le sir Henri était en train de comparer les différents avantages des vignes Tiléennes et Estaliennes quand un de ses spadassins, terrorisé, surgit du couloir :
-Monseigneur, l’assaut ne s’est pas passés comme prévus...
***
Aldeth demeurait immobile devant les corps carbonisés. La voix l’avait sauvé. Celle qui susurrait dans son esprit depuis trois jours. Depuis l’incident.
Tout en déambulant sans but dans les couloirs du château, il revécût une nouvelle fois l’origine de ses ennuis.
L’impensable se produisit.
Les bandits ne furent pas paralysés comme il le voulait, mais réduit en cendre par un déluge de flammes multicolores. Le rire inhumain fût la dernière chose qu’il entendit avant de s’effondrer.

Il s’éveilla à cause d’une douleur insoutenable à la tête, avec une certitude : quelque chose avait changé en lui.
C’est lorsque la voix commença à se fait entendre qu’il se rendit compte de son incapacité magique.
Elle avait durée jusqu’à cet instant où, devant la menace des épées au clair, la voix lui avait expliqué comment utilisé une autre sorte de magie combinant tous les vents.
Savourant sa puissance retrouvée, Aldeth détruisit un pan de mur. Par deux fois, les humains l’avaient attaqué.
Ils devaient le payer.
***
Le vieux Léon marchait de son pas lent habituel. Après le rapport du spadassin, la chasse à l’étranger avait été ordonnée. Elle avait tourné court lorsque la moitié des poursuivants furent désintégrer. Le sieur Henri ordonna l’abandon du château et la plupart de ces habitants s’enfuirent rapidement. Mais le vieux Léon n’était pas impressionner. Aventurier dans ses jeunes années, bien qu’il n’ait gardé qu’une relique de ce temps, il avait rencontré des nains et avait gardé leurs comportements. Il ne s’affolait pas facilement, et ce n’était pas un étranger aussi puissant soit-il, qui allait l’effrayer.
L’intendant se dirigea tranquillement vers le pont levis. Le crépuscule était tombé et seul sa connaissance des couloirs du château lui permis de se diriger.
Le cri d’agonie d’une servante, un étage au-dessus, lui appris que tous n’avait pas son sens de l’orientation.
Il sortit tranquillement par la grande porte, et fût chagriné à la vus de château en flamme.
Enervé, également, de constater que pas un seul de ces imbéciles ne rassemblait une défense correcte. Il cracha en pensant au chef de ces incapables, puis se remit à marcher doucement.
***
Aldeth se sentait comme dans un rêve.
Au milieu des humains, il était un dieu. Une Divinité vengeresse qui l’avait les affronts commis par ces faibles créatures.
Comme dans un rêve, toutefois, il ne se sentait pas maître de son destin, approuvant chaque remarque de la voix. La volonté endormie, il accomplissait les désirs de la chose avec contentement.
Après avoir massacré tous les humains encore vivant dans le château, il s’envola en direction de la petite ville.
Le dernier éclat du soleil saluait sa victoire sur les habitants qui le fuyait comme les animaux fuient le chasseur.
L’elfe envoyait une série d’éclair sur des fuyards lorsque son regard fût attiré par quelque chose.
Un homme, un vieux, se dressait devant lui et le regardait dans les yeux. Largement plus petit, le dos courbé sous le poids des années, il le fixait pourtant avec défis.
Aldeth s’apprêtait à obéir à la voix qui lui disait de détruire cet humain lorsqu’il arrêta son geste. Cet homme lui rappelait quelqu’un.
- Tue-le ! ordonna la voie courroucé.
Aldeth resta de marbre. Il ne comprenait pas. Cela existait sa curiosité. Sa curiosité réveillait sa conscience.
- TUE LE ! hurla le parasite.
Aldeth n’en fit rien. Il avait compris.
Cet homme lui ressemblait. Pas physiquement, bien sûr, mais le vieillard ne présentait aucune crainte, sur de sa supériorité comme l’elfe l’avait été de la sienne.
Aldeth n’eut pas le temps de se demander pourquoi. L’homme avait bougé. Bien plus vite que ne l’aurait laissé supposer son âge.
La balle transperça l’elfe au niveau du front.
***
Sans entendre le cri démoniaque qui s’échappa du corps sans vie, le vieux Léon rangea son pistolet, dernier souvenir de ses jeunes années, et cracha.
Sous la lune naissante, il retourna au château de son pas lent habituel.
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